C’est par le périmètre rizicole aménagé du village de Zom1 dans la commune rurale de Koumbri qu’autorités, techniciens de l’agriculture et partenaires au développement ont fait escale pour s’imprégner des activités du projet Educo en phase expérimentale. Le site rizicole d’une superficie d’un hectare aura un rendement de 3,5 tonnes si les conditions prévisionnelles se réalisent, a laissé comprendre le Directeur provincial du Yatenga de l’agriculture, Boubacar Barry. C’est une population très engagée pour ce champ rizicole école qui a opté pour la production de la variété FKR19 d’un cycle de 110 jours que le Gouverneur a félicité et encouragé pour sa contribution à une auto suffisance alimentaire pérenne.

Dans la province voisine du Loroum, les autorités de la région se sont retrouvées sur le site rizicole de Nongodoum dans la commune de Bahn à environs 82 km de Ouahigouya. Étendu sur une superficie de 85 hectares, c’est un bas-fond irrigué par les eaux de ruissellement et exploité par les populations riveraines qui visiblement semblent être engagées pour une autosuffisance alimentaire. En effet, après une phase expérimentale qui a commencé en 2013, les producteurs de cette localité ont aménagé 85 ha avec le soutien des responsables de l’agriculture du Nord et du Projet Riz Pluvial (PRP). Pour le président du groupement mixte de producteurs de riz du bas-fond de Nongodoum, Boukari Tamboura , la population a compris l’intérêt de s’engager dans cette production. « Nous avons environ 800 producteurs très motivés malgré certaines difficultés. Nous ne maitrisons pas l’eau pour l’instant, l’utilisation de l’engrais est très difficile avec le période de crue etc. Malgré tout, nous produisons suffisamment le riz, ce qui nous permettra d’engranger 38.682.100Fcfa comme marge bénéficiaire si tout va bien. Nous profitons souligner que nous restons confrontés à la non maitrise des paquets technologiques par manque de formations suffisantes, aux difficultés de traitement du riz, au séchage, à la conservation et à l’écoulement de la production » a laissé entendre le porte parole des producteurs.

Un potentiel aménageable à 200 ha de riz

Le directeur régional de l’agriculture Adama Boro au cours de la visite laissera entendre que ce périmètre de 85 ha est extensible à 200 ha et peut être source d’espoir pour l’atteinte des objectifs de la sécurité alimentaire au Nord. Pour ce faire M. Boro a indiqué que sa direction n’hésitera pas à lier pieds et mains pour lever les difficultés qui entravent la production. « Nous projetons de réaliser des « Boulis » des puits à grands diamètres afin de maitriser l’eau pour une production maraichère de contre saison sur ce site. Pour son extension nous allons voir s’il n’y a pas de problèmes fonciers, nous réagirons au plus vite car ce périmètre pourrait réduire l’importation en riz dans la région » a fait savoir le directeur régional de l’agriculture. Dans la même perspective, Irène Ilboudo de la coordination du projet Riz Pluvial qui était de la tournée de suivi de cette campagne à laissé entendre que le projet est favorable aux doléances des producteurs. Elle a invité les producteurs à être plus dynamiques et à remplir les conditions élémentaires afin que le projet puisse mieux agir, a-t-elle indiqué.
Le gouverneur Hassane Sawadogo a signifié aux producteurs que toute la délégation est émerveillée par l’engagement des populations de Nongodoum. « Je vous invite à persévérer malgré certaines difficultés auxquelles vous devez faire face. Vous avez le soutien du gouvernement qui jouera sa partition pour que la sécurité alimentaire des populations du Nord soit une réalité » a lancé le gouverneur aux producteurs.
Cette année, faut-il le rappeler, c’est sous le thème « Promouvoir la vulgarisation des technologies innovantes pour une amélioration durable de la productivité des exploitations agricoles familiales » que la campagne agricole a été lancée. Au terme de la tournée de suivi de la campagne 2015-2016, le gouverneur Hassane Sawadogo et le directeur régional de l’agriculture Adama Boro sont d’avis qu’il y a des raisons d’espérer au regard de la bonne physionomie des cultures malgré l’inondation de certains champs due à la forte pluviométrie au cours de la saison.

Yann NIKIEMA
Lefaso.net