Retrouvailles « Buud Yam » 2017 : Un élan familial pour le progrès du village de Koro

Publié le vendredi 31 mars 2017 à 00h18min

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Retrouvailles « Buud Yam » 2017 : Un élan familial pour le progrès du village de Koro

Pour la deuxième fois consécutive, les ressortissants du village de Koro, village situé dans la commune rurale de Bagaré (province du Passoré), se sont mobilisés massivement, les 25 et 26 mars 2017, pour leurs retrouvailles biennales dénommées « Buud Yam ». Ce cadre d’expression des liens familiaux et fraternels s’est essentiellement penché cette année sur les défis de développement à relever pour le bien-être de la population.

Venus des quatre coins du Burkina Faso et même au-delà, les fils et les filles de Koro n’ont pas marchandé leur déplacement dans leur village d’origine. L’idée de reconstituer le « Grand Koro » d’antan, émise en 2015 par El Hadj Lédi Boureima Pagbelguem et El Hadj Lassina Pagbelguem, tous deux agriculteurs-commerçants installés à Yé dans la province du Nayala, a été unanimement acceptée. Comme à la première édition, plus d’un millier de personnes ont effectué, les 25 et 26 mars, le « retour aux sources », mus par le désir de découvrir d’autres parents et le souci d’apporter leur contribution au progrès de leur terre d’origine. « La famille est un socle essentiel de promotion d’une réelle fraternité sur lequel tout élan de solidarité et de développement peut reposer et profiter à toute la communauté », a souligné El Hadj Lédi Boureima Pagbelguem.

Les ressortissants de Koro regroupés au sein de différentes associations à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Dédougou, Yé, Houndé, Côte D’Ivoire, Ghana, … ont répondu à cet appel à travers d’importantes délégations aux retrouvailles « Buud Yam » 2017. Celles-ci ont été accueillies avec tous les honneurs par leurs parents restés au village. « Nous sommes là ce matin pour envisager un nouveau tournant dans l’histoire de notre terre d’origine. Il faut que chacun s’inscrive dans cette nouvelle ère et mette la main à la pâte pour apporter sa contribution à la construction de notre village commun », a plaidé Kolgbzanga Moussa Pagbelguem, professeur de lycées à Banfora. Dans une chaleureuse ambiance, le face-à-face entre les habitants de Koro et sa diaspora a tenu toutes ses promesses. « Je suis un homme comblé aujourd’hui. En initiant ces retrouvailles, mon objectif était de raviver les valeurs familiales d’unité, d’entraide et de solidarité entre toutes les personnes originaires de Koro. Au regard de la grande mobilisation et surtout de la présence des jeunes, mon cri de cœur a été entendu. Mon souhait est que cette cohésion perdure afin que l’avenir de ce village et de sa population soit celui de tous sans distinction de quartiers, de religion, de parti politique », s’est réjoui El Hadj Lassina Pagbelguem. Tous les intervenants ont émis la nécessité de raffermir les liens familiaux qui ont forgé la force du village et de ses habitants en toute circonstance.

Retrouvailles « Buud Yam » 2017 ont balisé le chemin d’une formalisation de la manifestation pour que son impact sur le progrès du village soit perceptible tous les deux ans. Les participants ont dégagé les axes prioritaires pour le développement du village de Koro dans les années à venir. « A nos parents qui ont eu la vision de jeter les bases d’un tel rassemblement salvateur, nous les rassurons en tant que leurs enfants que la relève va être entretenue au-delà même de leurs attentes afin que Koro retrouve son lustre d’antan », a indiqué Koudaogo Hamidou Pagbelguem, Inspecteur des impôts à Bobo-Dioulasso. Dans une synergie d’actions solidaires, les habitants du village et leurs parents de la diaspora entendent se donner la main pour la construction d’un centre de santé et de promotion sociale (CSPS), la normalisation de l’école primaire publique, la mise en place d’un système d’adduction d’eau potable simplifiée (AEPS), l’érection d’un collège d’enseignement général (CEG), l’aménagement de l’axe Koro-Bagaré, etc.

Une commission regroupant des représentants de différentes sections et ceux des cinq quartiers de Koro a été constituée pour réfléchir sur les voies et les moyens de la mise en œuvre de la feuille de route des Retrouvailles « Buud Yam ». « Quand on ne sait pas d’où on vient, on ne sait pas où on va. Découvrir ses origines est un tremplin pour se réaliser soi-même et pour apporter sa pierre à l’œuvre collective », a reconnu Jolivet Emmaüs Sidibé Pagbeleguem, président de « Trait d’union avec Koro des origines » (TUKO) de Ouagadougou. D’ores et déjà, les participants aux Retrouvailles « Buud Yam » 2017 se sont engagés à rendre un vibrant hommage aux deux principaux initiateurs de cet évènement à la prochaine édition en dédiant leurs noms (El Hadj Lédi Boureima Pagbelguem et El Hadj Lassina Pagbelguem) à des trophées devant récompenser des compétitions sportives : football, cyclisme.

Sidibé PAGBELEGUEM


Si l’histoire de Koro m’était contée !
Koro est un village de la commune rurale de Bagaré dans la province du Passoré. Il compte cinq (5) quartiers : Koulkouissin, Samb-raogo, Tangzougou, Todin, Koughin. Les quatre premiers ont pour nom de famille PAGBELGUEM et le cinquième OUEDRAOGO. Les habitants de Koulkouissin, Samb-raogo et Tangzougou sont descendants d’un même aïeul. Considérés comme des frères et des sœurs de même sang, aucun lien de mariage ne peut être conclu entre eux. Selon la légende, les habitants de Koro sont des ZOUNGRANA, originaires de Tuili dans le Bazèga.

Leur ancêtre, prince héritier du trône de son défunt père, se serait exilé après que sa maman aurait manigancé avec le conseil des anciens pour que la succession revienne à son frère cadet au motif qu’elle connait mieux celui qui a grandi auprès d’elle que celui qui a vécu ailleurs. Etant donné que le fils héritier ne grandit pas dans la cour de son papa. Son éducation incombe à une famille d’accueil savamment choisie. Ce n’est que plus tard que le prince héritier, victime du complot de sa maman, a réalisé que son exil a été une erreur et qu’il aurait pu vaincre son frère cadet. D’où le changement de patronyme pour emprunter PAGBELGUEM c’est-à-dire « La femme (ma maman) m’a flatté ».

Le village de Koro est l’un des plus gros et des plus peuplés de la commune rurale de Bagaré. Ses habitants se sont jadis illustrés dans les conquêtes guerrières, l’agriculture et le commerce à tel point que leur renommée a franchi les limites de la collectivité. A cause de l’insuffisance et de la pauvreté des terres cultivables, une grande partie de Koro a migré vers d’autres horizons en fondant dans les environs des hameaux de cultures devenus des villages tels Kiendembaye, Gorpouli ou en s’installant notamment dans les régions de la Boucle du Mouhoun, des Hauts Bassins, du Sud-Ouest ainsi qu’en Côte D’Ivoire.

En plus des parents à plaisanterie communs à tous les mossis tels les Sana ou entre les habitants de Bagaré et ceux de Latodin ou encore entre ceux du Passoré et de Nanoro, le village de Koro a des liens de parenté à plaisanterie particuliers avec les habitants du village voisin de Souri et par ricochet celui de Siellé (Nayala) ainsi que ceux de Boussou (Zandoma).

Source : Témoignage du Patriarche de Tanzougou
aux Retrouvailles « Buud Yam » 2015

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