Lutte contre le paludisme :La campagne de Chimio-prévention lancée à Ouahigouya

Publié le samedi 23 juillet 2016 à 09h59min

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Lutte contre le paludisme :La campagne de Chimio-prévention lancée à Ouahigouya

Dans le cadre de la lutte contre le paludisme, Dr Smaïla Ouédraogo, ministre de la santé a procédé au lancement de la campagne nationale de prévention contre le paludisme ce vendredi 22 juillet 2016 à Ouahigouya dans la région du Nord. Des médicaments de chimio-prévention seront distribués gratuitement aux enfants de 3 à 59 mois afin de leur assurer une protection supplémentaire contre la maladie.

A l’instar de 15 pays de l’Afrique subsaharienne, le Burkina Faso s’inscrit dans un triste record des cas de mortalité. Le paludisme reste la cause principale de cette mortalité et morbidité élevée du fait des moustiques qui transmettent le plasmodium falciparum. Les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes constituent les couches les plus vulnérables. C’est pourquoi, au regard de cette situation, du reste,alarmante, et sur recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé(OMS), les autorités burkinabè ont décidé de procéder à une distribution gratuite de moustiquaires imprégnées à longue durée(MILDA) à plusieurs millions de personnes.

D’autres mesures comme les pulvérisations intra-domiciliaires d’insecticides sont à contribuer efficacement à lutter contre cette maladie qui est la première cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans. Depuis 2012, l’OMS a une fois de plus recommandé une autre forme de lutte contre le paludisme à Plasmodium falciparum à savoir la chimio-prévention du paludisme saisonnier(CPS).

Une adhésion massive à la campagne souhaitée

Pour le lancement national de cette campagne, c’est le terrain de sport du secteur 4 de Ouahigouya, un des quartiers à forte concentration humaine et riveraine du barrage Kanazoé qui a été choisi pour abriter la cérémonie. Populations, agents de santé, autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses ont marqué de leur présence pour accompagner cet effort du gouvernement dans la lutte contre le paludisme. Madi Ouédraogo, 2ème adjoint au maire, au nom du conseil municipal de Ouahigouya a fait savoir au cours de son intervention que les données de sa commune font ressortir beaucoup de cas de décès liés au paludisme.

M. Ouédraogo a fait observer que « Le paludisme reste un préoccupation majeure dans les campagnes tout comme en ville. La commune de Ouahigouya a enregistré en 2015,127 000 cas de paludisme avec 201 décès dont 171 enfants soit 85%. »Il s’est naturellement réjoui de la mise en œuvre de cette stratégie complémentaire qui va amoindrir les cas de mortalité liés au paludisme. Profitant de la grande mobilisation, Dr Smaïla Ouédraogo,ministre de la santé a, dans son intervention, signifié que le programme de développement du président du Faso met la santé comme priorité majeure.

C’est pourquoi dira-t-il que la distribution du MILDA qui est suivie de cette campagne de chimio prévention pour une réduction considérable de la mortalité infantile en est le témoignage. Dr Ouédraogo a invité les femmes à adhérer massivement à la campagne afin de prévenir surtout leurs nourrissons qui sont les plus vulnérables et leur donner une chance de survie en cette saison hivernale. Par la même occasion, le ministre en charge des questions sanitaires a confirmé la disponibilité des produits et a invité les agents de santé à s’impliquer sérieusement pour la réussite de la campagne.

Une réduction de 75% des cas de paludisme par la chimio-prévention

Les recherches, à en croire le ministre de la santé, ont montré que la période de juillet à octobre constitue les moments de gravité du mal, et surtout chez les enfants de moins de 5 ans. Et cette prévention contribuera à une réduction à hauteur de 75% des cas de paludisme simples et graves. Le CPS a aussi contribué, laissera-t-il entendre, à la réduction de l’incidence de l’anémie. En 2015, les résultats engrangés dans les districts de Ziniaré et de Tougan sont très probants avec la réduction de cas avec respectivement des taux de 46% à 49%.

Pour la présente campagne qui concernera 54 districts sanitaires, le ministère de la santé est accompagné par des partenaires comme la Banque Mondiale, l’UNICEF, Malaria Consortium et Fonds Mondial. Elle se fera sous forme de campagne de quatre cycles et durera quatre jours par cycle au cours des mois de juillet, août, septembre et octobre.

Yann NIKIEMA
Lefaso.net

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