Ils sont au total 35 enseignants de la 15ème promotion des écoles nationales des enseignants du primaire à vivre une situation du reste difficile depuis Octobre 2014 suite à leur affectation dans leurs différents postes à travers les quatre provinces de la région du Nord. En effet depuis leur prise de service en octobre 2014, ces jeunes enseignants disent n’avoir rien touché comme salaire alors que tous leurs documents administratifs sont à jour. Pour Balima Crépin enseignant à la Circonscription d’Education de Base (CEB) de Koumbri et porte parole du groupe, leur présence dans les bureaux de la direction régionale s’explique par le fait qu’ils sont exaspérés parce qu’ils vivent dans la précarité.

« Nous voulons transmettre à notre directeur régional notre cri de cœur, manifester notre mécontentement du fait que nous n’avons pas été mandatés depuis que nous travaillons et par la même occasion comprendre pourquoi cette situation nous arrive ». Sawadogo W Raïnatou (CEB de Séguénéga) dans un air remonté de rajouter « Nous vivons dans une situation très dure. J’ai été affecté tout comme mes autres camarades sur le terrain depuis octobre 2014 et grande fut ma joie de répondre à cet appel de l’Etat qui attend que j’accomplisse la lourde mission qu’est l’éducation des enfants. J’ai rejoint mon poste sans le moindre soutien financier autre que l’avance (105.000Fcfa) qui m’a été accordée en janvier 2015.

Au moment où je vous parle je n’ai toujours pas reçu de salaire. C’est donc une situation embarrassante et déplorable car je ne sais pas comment je vais rejoindre mon poste à quelques jours de la rentrée. »

A entendre ces jeunes enseignants, ils ont espéré toute l’année que la situation se décante c’est pourquoi ils ont accompli, disent- ils, leur devoir avant d’aller en vacance. Tamboura Aïssata de l’école de Guibou fait remarquer au passage que si les uns et les autres ont pu tenir c’est grace à la solidarité des autres enseignants qui ne vivent pas dans cette condition. « Le MENA doit travailler à éviter ces cas de figure afin que nous puissions vivre dignement et contribuer efficacement à l’éducation des enfants » a laissé entendre Tamboura Aïssata.

Interrogé sur la situation que vit ces enseignants, Hamadé Ouédraogo directeur régional du Nord de l’Education Nationale confirme la véracité de la préoccupation des 35 (IAC) sur un total de 360 enseignants que compte la promotion et dit avoir pris contact avec la direction des ressources humaines du MENA qui promet que tout sera mis en œuvre afin que d’ici la fin du mois d’octobre, une solution soit trouvée. En attendant, les infortunés disent prendre leur mal en patience au regard de certaines difficultés objectives que rencontre leur ministère de tutelle, mais promettent revenir pour d’autres actions en début novembre si rien n’est fait.

Yann NIKIEMA
Lefaso.net