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Vie des communes du Nord : l’ex maire de Namissiguima sort de son mutisme

vendredi 6 mai 2016, par Manager2

Le Pr Abdoulaye Ouédraogo, ancien maire de la commune de Namissiguima (Yatenga) par ailleurs chargé de mission au Centre universitaire polytechnique de Ouahigouya (CUPO) a rencontré la presse le mardi 3 mai 2016 pour faire un retour sur sa gestion de la collectivité dont il avait la charge, ses rapports avec la société minière TrueGold à l’époque, sa lecture de la décentralisation sans occulter les difficultés auxquelles il est confronté dans la mise en œuvre des activités au centre universitaire polytechnique de Ouahigouya.

L’on se rappelle de cette commune qui a défrayé la chronique lors des violentes manifestations populaires liées à l’implantation de la société minière TrueGold et qui ont mis à rude épreuve la cohésion sociale dans cette bourgade située à une trentaine de Kms de Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord. Pour planter le décor de cette conférence de presse, le Pr Abdoulaye Ouédraogo, ancien maire de Namissiguima (2013-2014) a signifié qu’il lui a été reproché beaucoup de choses mais il a voulu laisser au temps de repenser les blessures, de dépassionner les débats et lui permettre de rassembler l’entièreté des griefs qui lui sont reprochés lors de la crise qui a secoué sa commune. « J’ai été interpellé en son temps et j’estime que le public a le droit de connaitre ma lecture de la situation à l’époque. J’ajouterai qu’en tant qu’enseignant avec beaucoup de responsabilités dans des universités, je devrais prouver aux gens qui me font confiance que je mérite d’être à la place où je suis ».

Des griefs

Sur la base de sa bonne foi et avec des pièces justificatives qui il a mis à la possession des hommes de média, l’ancien maire a balayé les accusations portées contre lui. Du versement de millions de francs par la société minière à la commune et bien d’autres sommes qu’il semble avoir perçu et dont certaines personnes l’accusent d’avoir détourné, l’ancien bourgmestre a fait ressortir des décharges, des comptes rendus de réunions du Conseil de suivi et de gestion, des documents d’une structure bancaire de la place faisant état de versements des dons de la société minière dans le compte de la mairie. De ses relations avec Truegold, l’ex maire fera comprendre qu’elles étaient basées sur la transparence, l’équilibre et la fermeté. « Si on ne peut pas me remercier pour ce que j’ai fait pour la commune et pour le Burkina, alors au moins, qu’on est la décence de ne pas me trainer dans la boue », s’est-il indigné.

De sa vision du développement communal

Tout en rassurant les hommes de médias qu’il n’est nullement candidat d’aucun parti politique pour les élections à venir, le Pr Abdoulaye Ouédraogo a expliqué les conditions dans lesquelles il est devenu maire sans être véritablement un militant du parti au pouvoir à l’époque, le CDP. Pour la politique communale, M Ouédraogo dit avoir entrepris de concevoir et de proposer à son conseil municipal un programme de développement basé sur l’économie verte. Il citera entre autres le programme de conservation et la régénération du couvert végétal, l’introduction du biogaz et des résultats de recherche sur la bio climatisation et l’énergie photovoltaïque, le programme agressif de sensibilisation sur la préservation des berges du barrage de Tougou, etc. « Très humblement, je pense avoir mené l’une des gestions les plus démocratiques et les plus transparentes possibles. Mon vœu pour cette commune à laquelle je reste attaché est qu’on fasse mieux pour le bonheur des populations », a-t-il souhaité pour clore le volet de sa gestion.

Un Centre universitaire à problèmes

Abordant le domaine des activités universitaires dont il est l’actuel chargé de mission, le Pr Abdoulaye Ouédraogo a reconnu après avoir passé deux ans tout seul après le décret de création du CUPO, qu’il y a véritablement un problème. Le manque criard de personnel administratif, d’enseignants, de locaux sont les tristes réalités auxquelles le centre est confronté. Le chargé de mission a souhaité que l’Etat se retourne vers les régions pour l’ouverture des centres universitaires pour permettre d’absorber des milliers de jeunes bacheliers dont les parents n’ont pas les moyens de les envoyer à Ouagadougou. Il a fustigé l’ouverture de l’université Ouaga II qui aurait pu être implanté tout simplement à Ziniaré pour les atouts dont dispose cette localité. Quant au restaurant universitaire décrié par les étudiants, c’est avec regret qu’il constate la situation qui relève du Centre national des œuvres universitaires.

Yann NIKIEMA
Lefaso.net

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