Projet de révision de l’article : des habitants de Ouahigouya apprécient

Publié le jeudi 23 octobre 2014 à 00h08min

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Projet de révision de l’article : des habitants de Ouahigouya apprécient

Suite à la délibération du Conseil des Ministres extraordinaire du mardi 21 octobre 2014 qui a adopté un projet de loi portant révision de la constitution à soumettre à l’Assemblée Nationale en vue de la convocation du référendum, acteurs politiques, membres de la société civile et de simples citoyens de la ville de Ouahigouya se sont prononcés sur le sujet. Lisez plutôt les réactions.

Kindo Ousmane(Enseignant) : « Blaise Compaoré peut revenir si le peuple a besoin de lui »
J’ai entendu le compte rendu du conseil extraordinaire des ministres et je trouve regrettable la décision prise. Après 27 ans de règne, je pensais que le chef de l’Etat allait être plus regardant sur la situation nationale et opter pour son retrait et être une personne de ressource pour son pays et pour l’Afrique, et pourquoi pas revenir ultérieurement comme d’autres l’ont fait avant lui. Je doute fort que la paix sera préservée au regard de la décision.

Doga Lassané (citoyen) : « Les Burkinabè doivent travailler à barrer la route à cette forfaiture »
La décision du conseil des ministres n’est que la traduction de la volonté du président du Faso, donc cela ne me surprend pas. Néanmoins je pensais que le président allait revoir sa copie d’autant plus qu’il disait qu’il allait faire en sorte que notre pays demeure dans la paix et où les institutions fonctionnent normalement. Pour ma part je m’attendais à une décision plus sage au lieu de vouloir œuvrer pour un pouvoir à vie. J’attends les mots d’ordre de la société civile pour m’engager dans la lutte en tant que citoyen pour manifester mon mécontentement.

Ouédraogo R Aboubacar (Secrétaire Général CDP/Yatenga) : « C’est au peuple de sanctionner s’il le souhaite ses dirigeants par la voix des urnes. »
Le CDP Yatenga souscrit entièrement à la position des dirigeants nationaux du parti dont la position est claire par rapport à la révision de l’article 37 de la constitution par le peuple souverain. La limitation du mandat présidentiel comme aimait à le dire disait à une certaine époque certains leaders politiques passés à l’opposition est antidémocratique. Nous restons sur cette lancée pour dire que pour une véritable démocratie, c’est au peuple d’apporter la sanction suprême par les urnes à ses dirigeants en ne les votant pas s’il n’est pas d’accord. Au Yatenga nous sommes prêts à aller dans toutes contrées pour sensibiliser et mobiliser les populations afin que le référendum ait lieu et pour que le Oui l’emporte afin que l’article 37 soit modifié.

Ouattara Mamadou (Secrétaire Général MPP/Yatenga)
« Nous refusons le recul démocratique dans notre pays »
Je vous avoue très honnêtement que nous sommes profondément déçus de cette décision du Président du Faso et de son gouvernement de réviser l’article 37 de la constitution. Cette décision constitue un reculade démocratique dans notre pays orchestré par un groupe pour le seul besoin de Blaise Compaoré qui veut rester indéfiniment au pouvoir. L’essence de la démocratie c’est l’alternance donc toute action tendant à bloquer ou entraver ce changement est anti démocratique. Comme le pouvoir s’entête, en tant que patriote, et force de progrès, nous allons tout mettre en œuvre pour que le référendum ne soit pas organisé dans la mesure où les voies optées par le même pouvoir ne sont pas conformes à la constitution qui dit que toute révision constitutionnelle doit faire l’objet d’un consensus qui du reste a été exprimé depuis 2002 par le collège des sages. Nous sommes par conséquent libres aussi d’utiliser toutes les voies et moyens pour contrecarrer ce comportement qui place le Burkina dans les dictatures de la sous-région. En terme claire nous ne refusons pas la compétition mais la forfaiture qui nous amènerait dans un recul démocratique.

Saba Moulaye (Président de la section MBDHP et vice-président de la CCVC/Yatenga)
« S’il y a une démocratie et ses conventions, il faut les respecter »
Comme tous les Burkinabè nous avons appris cette décision du conseil des ministres. En tant que membre de la société civile luttant pour les droits humains notre position est claire en ce sens que nous disions en son temps qu’il était très difficile dans nos pays africains de procéder au tripatouillage des constitutions pour pérenniser des pouvoirs au-delà des durées consenties par l’ensemble des acteurs de la vie sociale et politique. Nous estimons que s’il y a une constitution, cette loi fondamentale s’impose à tous. Qu’est ce qui peut expliquer le recours à un référendum qui va nous couter une fortune pour sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels si ce n’est pas une volonté manifeste de pérenniser un homme au pouvoir. Nous craignons pour l’avenir.

Kindo Bassirou (Agent municipal)
« Je demande à ce que les politiciens aient pitié de la population »
Pour ma part référendum ou pas là n’est pas le problème. La préservation de la paix et de l’unité nationale est primordiale. J’estime qu’il faut se référer aux autres pays où il ya des troubles avec toutes les conséquences. Une solution peut être trouvée par les acteurs politiques pour éviter aux populations d’énormes souffrances. Figurer vous que si le pays est troublé nous n’avons pas d’issus de secours, ni les moyens de fuir et s’il faut rester sur place nous n’avons pas la capacité de supporter par exemple une rupture de trois jours de produits alimentaires par exemple. Il faut que les acteurs politiques s’entendent au nom du peuple.
Tirouda Idrissa (étudiant en 2ème Année de droit) : « La loi n’est pas rétroactive »
Par rapport à la décision du gouvernement de soumettre à l’Assemblée Nationale le projet de loi portant révision de la loi fondamentale en vue de la convocation d’un référendum n’est pas opportune au regard des distensions de la classe politique et de la société entière sur la question de l’article 37 et sur la non rétroactivité de la loi. Le peu que je connaisse de la constitution cela ne devrait pas être possible mais comme nous somme en politique la voie référendaire sera peut être salutaire pour départager les protagonistes afin que la paix règne dans notre pays pour que nous puissions acquérir des connaissances pour assurer la relève et assurer le développement de ce pays.

Ouédraogo Panamsweendé (Responsable des femmes du marché « Naabraga » de Ohg) : « Je m’aligne du côté de la volonté populaire »
Nous avons entendu que nous allons aller aux votes pour modifier la constitution. Sincèrement nous n’avons rien contre Blaise Compaoré qui a beaucoup contribué au développement du Burkina. Si ya des problèmes qu’il parte pour garder la tête haute en tout les cas moi je m’aligne sur la position du peuple, si on doit aller au référendum j’irai voter en tant que citoyenne car c’est ça aussi la démocratie.

Propos recueillis par Yann Nikiéma
Lefaso.net

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