Le Programme de Croissance Economique dans le Secteur Agricole est le fruit de la coopération entre le gouvernement burkinabè et le Royaume du Danemark. A travers ses composantes A et B, le programme à pour objectif global de contribuer à une augmentation de la productivité, des valeurs ajoutées et des revenus agricoles en vue de contribuer à une croissance économique nationale et à une réduction de la pauvreté dans plusieurs régions du Burkina. Au Nord la mise en œuvre est effective avec le début d’exécution de projets de réalisations d’infrastructures par les collectivités territoriales, et le renforcement de capacités au profit des acteurs des filières bétail-viande, niébé, gomme arabique, maïs et karité qui sont des filières à fort potentiel économique conciliant les aspects de sécurité alimentaire, genre, les

questions environnementales et de ressources productives. Dans le cadre du suivi des activités, le coordonateur national du programme François Guira, et une délégation de l’ambassade royale du Danemark conduite par le chargé de programmes agriculture et développement rural Ignace Ouédraogo étaient sur le terrain. Pour M. Ouédraogo il s’agit d’aller constater l’effectivité de certaines réalisations, comprendre les soucis des uns et des autres, connaitre les bénéficiaires et relever avec les acteurs les défis qui se posent.

Améliorer les conditions de développement des filières retenues

Dans la poursuite de l’une des ambitions du programme qui est d’œuvrer à donner aux acteurs agricoles et pastoraux des conditions de travail sûres, efficaces à même d’avoir un impact avéré sur le développement économique et social, Sékba, village de la commune de Kossouka dans la province du Yatenga a été la première destination de la mission. Ce village où le potentiel en gros ruminants est estimé à 3000 têtes à en croire les autorités locales a bénéficié d’un parc de vaccination qui a été réalisé sur la demande des populations. D’un coût de réalisation d’environ onze millions (11.000.000CFA), cet ouvrage d’une durée de vie d’une quarantaine d’années, contribuera à faciliter la vaccination du bétail et à faire du dépistage entre autres. Pour Ousmane Ouédraogo président du comité de gestion de l’infrastructure, outre le fait que l’existence du parc va contribuer à améliorer la santé animale, elle réduit les distances des éleveurs qui devaient par le passé parcourir une quinzaine de kms pour les soins du bétail. « C’est un véritable outil de travail que nous avons voulu depuis 2010. Du fait que son exploitation sera rentable pour la communauté, nous sollicitons un forage pour compléter l’ouvrage » a laissé entendre Daouda Ouédraogo, éleveur, lors des échanges avec la mission qui a entre autres voulu savoir sur la nature des activités, la gestion et la maintenance du parc. Assami Bamogo, Président de la Délégation Spéciale communale de Kossouka au nom des populations bénéficiaires a complimenté la démarche du PCESA qui implique la collectivité territoriale et l’instauration des comités (local et régional) de suivi des réalisations, ce qui de son point de vue permettra de certifier des infrastructures durables pour les bénéficiaires.

Pour un entreprenariat agricole privé performant

Dans l’optique de booster l’entreprenariat et le secteur privé agricole, la mission a été accompagnée par la maison de l’entreprise et des experts de la finance. A Pobé-Mengao commune de la province du Soum, la mission est allée s’enquérir de l’expérience des membres de la Coopérative des Producteurs Semenciers Loromi (COPROSEL).
A Ouahigouya c’est l’Association Formation Développement Ruralité qui a reçu pour la même cause la délégation du PCESA. Ces deux structures issues du milieu rural ont pour but la production, le stockage, la commercialisation des semences comme le niébé, le mil, le maïs, le sésame et se fixent pour objectifs de contribuer à la réduction de la pauvreté à travers la promotion des semences améliorées et l’augmentation des revenus monétaires des producteurs.

Au cours des entretiens il a été question d’organisation des producteurs, de l’accroissement de la productivité, d’autonomisation financière, de renforcement de capacités des producteurs, d’augmentation des unités de production et surtout des dispositions à prendre par les producteurs pour un éventuel appui du programme, etc.
Après une table ronde entre les représentants de l’ambassade et les différents acteurs sur les activités du PCESA dans la région du Nord, le coordonateur national François Guira s’est dit satisfait de la conduite du programme dans la région du Nord puis à encouragé l’équipe de l’assistance technique et le coordonateur régional Adama Boro à renforcer la professionnalisation des acteurs par maillon à travers l’opérationnalisation des Clubs d’encadrement technique et organisationnel et à mieux organiser la collaboration avec les autres projets et programmes, les Services Techniques Déconcentrés, la Chambre Régionale d’Agriculture, la maison de l’entreprise etc.

Yann NIKIEMA
Lefaso.net