Sanctions de la CEDEAO contre le Burkina : Les Patriotes du Nord s’insurgent contre les « attitudes néocolonialistes »

Publié le dimanche 26 février 2023 à 20h52min

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Sanctions de la CEDEAO contre le Burkina : Les Patriotes du Nord s’insurgent contre les « attitudes néocolonialistes »

Le samedi 25 février 2023 s’est tenue, à Ouahigouya, dans la région du Nord, une conférence de presse du mouvement « Les patriotes du Nord ». Ce face-à-face avec les journalistes visait à donner la lecture et la posture du mouvement sur la situation sécuritaire de notre pays et sur les sanctions que subissent le Burkina Faso, le Mali et la Guinée Conakry.

Le samedi 25 février 2023 dans la matinée, journalistes et sympathisants du mouvement ont pris d’assaut la salle de conférence des groupements « Naam », située dans les locaux de la radio « La voix du paysan » de Ouahigouya, à l’invitation des Patriotes du Nord. L’ordre du jour était le suivant : « donner une lecture de la situation nationale sur le plan sécuritaire et protester vigoureusement contre les sanctions illégales, illégitimes et inhumaines infligées à notre pays ».

Dès l’entame, Ali Badra, secrétaire général du mouvement, a livré à l’assistance une lecture de la déclaration liminaire des Patriotes du Nord, avant la série de questions des journalistes. Dans cette déclaration, le mouvement s’est voulu clair et intransigeant sur ses objectifs de façon globale. Ainsi pouvait-on noter, entre autres, la lutte pour la restauration intégrale du territoire, la sauvegarde des acquis populaires, la promotion de la bonne gouvernance, l’éradication de la corruption sous toutes ses formes, l’émancipation de la femme burkinabè, la culture de l’intégrité et de la dignité.

Cependant, le mouvement se dit conscient de la dégradation de la sécurité, de la légitimité et de l’importance des décisions prises par les autorités de la transition dans le sens de la restauration du territoire national. Les Patriotes du Nord ont également salué l’engagement affirmé des Forces de défense et de sécurité (FDS) et des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) dans la reconquête du territoire national.

Ali Badra ne manquera pas de féliciter les autorités pour les efforts de ravitaillement en vue de sauver les populations en détresse. Par ailleurs, le mouvement se dit satisfait du nouveau statut adopté au profit des VDP et appelle à un enrôlement massif dans leurs rangs. Aussi, les Patriotes appellent à combattre le néocolonianisme et l’impérialisme, sources de guerre et de conflits dans le monde, selon eux.

Néocolonialisme et impérialisme, voilà le rôle que joue la CEDEAO dans la sous-région, estime ce mouvement. C’est pourquoi, il appelle les pays sous sanction que sont le Burkina Faso, le Mali et la Guinée à fédérer leurs énergies afin de faire obstacle aux « attitudes incongrues et néocolonialistes » de la CEDEAO et de l’UEMOA.

Selon les conférenciers du jour, les autorités de la transition ont refusé de servir les intérêts de la France, et les « sanctions barbares » que vit le pays en sont les implications. En plus de ces « valets de la France et de l’impérialisme capitaliste », Les Patriotes invitent les « journalistes et activistes nostalgiques des régimes déchus, les OSC et activistes de mauvais augure à se départir de la danse de la sorcellerie et à se mettre en situation de guerre pour accompagner l’élan national à dégager l’ennemi hors des frontières du Burkina Faso ».

Au sujet des rumeurs et intentions de fédération des trois pays sous sanction de la CEDEAO, le mouvement invite les autorités à accélérer le pas, car ce n’est que dans l’union des forces que les trois pays pourront combattre l’impérialisme et amorcer un développement digne et durable.

La question de la rupture de la coopération militaire avec la France s’est naturellement invitée aux débats. Le mouvement dit constater qu’après la descente du drapeau français, la force Sabre traîne le pas et ne voudrait point bouger. Les Patriotes appellent les autorités de la transition à hausser le ton afin que cette force quitte définitivement notre territoire.

Avant de clore sa déclaration, le mouvement s’est voulu imperturbable dans ses actions de soutien au capitaine Ibrahim Traoré et à son gouvernement. Il appelle également à une « CEDEAO des peuples et non à une organisation syndicale de chefs d’Etat ». « Le peuple burkinabè doit se mobiliser afin d’opposer une barrière infranchissable à l’incitation à la haine, à la stigmatisation des communautés », soutient-il. Notons par ailleurs que cette déclaration a été traduite en langues nationales mooré et fulfuldé, au bénéfice des participants.

Abdou-Azize TAO
LeFaso.net

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