Protection des ressources en eau : Des résultats satisfaisants à Toécé dans la lutte contre le typha

Publié le dimanche 4 août 2019 à 00h49min

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Protection des ressources en eau : Des  résultats satisfaisants à Toécé dans la lutte contre le typha

Le gouverneur de la région du Nord, Justin Somé, a présidé, ce jeudi 1er aout 2019 à Yako, chef-lieu de la province du Passoré, l’atelier d’information et de sensibilisation des populations de ladite région sur la problématique du typha dans la retenue d’eau de Toécé. Cet atelier a été marqué également par une visite du barrage pour constater de visu les actions menées pour lutter contre le typha, cette plante envahissante qui pousse dans les milieux humides.

« La guerre contre le typha engagée dans le barrage de Toécé, communément appelé ‘’barrage Oumarou Kanazoé’’, porte déjà ses fruits même si le projet n’est qu’à sa phase pilote », a souligné le directeur général de l’ANE (Agence de l’eau du Nakanbé), Ghislain A.W. Kaboré. Car, selon lui, en deux semaines de test, ce sont plus de dix hectares de typha qui ont été détruits, sur 3 000 au total. Il a rappelé que cette approche a été développée en 2017 de concert avec des chercheurs de l’INERA et de l’Université Joseph-Ki-Zerbo, et testée en 2018 sur le site.

« L’approche a consisté à équiper les populations locales de matériel spécifique à savoir des pirogues, des spires et des faucilles particulières servant à détruire le typha », a-t-il expliqué. Comme l’expérience a été concluante, il était nécessaire de la répliquer sur d’autres sites, en mettant sur place plusieurs équipes afin de faire un front commun contre cette plante envahissante, pour qu’au bout de trois à quatre ans, elle puisse être maîtrisée et que la fonction première du barrage qu’est la retenue d’eau lui soit aussi restituée.

Gouverneur de la région du nord, Justin Somé (au milieu)

Le gouverneur de la région du Nord, Justin Somé, a, quant à lui, mis l’accent sur l’importance de cette retenue d’eau construite en 1995, qui s’étend sur 5 000 hectares avec une capacité de 90, 6 millions de mètres-cubes. Et de faire savoir que cet ouvrage à vocation hydroagricole est la plus grande retenue d’eau de la région du Nord, mais elle est malheureusement menacée par le typha a plus de 50% depuis une dizaine d’années. Une situation qui, selon ses dires, compromet les activités socioéconomiques des populations et par conséquent le développement de la région.

C’est pourquoi, dit-il, toutes les initiatives déjà développées contre le typha sont à saluer et gagneront en efficacité en s’inscrivant désormais dans la dynamique régionale de lutte. Et le représentant du maire de Yako, Ernest Yelkouni, d’ajouter que les communes ont sans doute un rôle, voire des rôles majeurs, à jouer dans la mobilisation et l’accompagnement des différents acteurs au niveau local dans la mise en œuvre des actions concourant à la protection des ressources en eau.

Perspectives

Une vue des bénéficaires avec leurs faucilles en main

Pour permettre aux populations de contribuer efficacement à la lutte contre le typha, plusieurs activités sont prévues sur le terrain. Il s’agit notamment de l’implication de tous les acteurs, l’identification des acteurs terrain et l’acquisition d’équipements pour le travail à effectuer. Et de façon concrète, selon le directeur général de l’ANE, il s’agit de la formation de 40 pêcheurs, dix personnes chargées de ramasser le typha coupé et un groupe composé de 20 personnes qui sera multiplié par quatre.

Outre ces aspects, il est aussi prévu la valorisation et la promotion des produits qui seront fabriqués avec le typha à savoir le charbon, le compost, etc. Une activité qui sera encadrée par des actions de communication pour que les populations comprennent et prennent le relai afin de s’impliquer pour que la question du typha soit un vieux souvenir dans trois ou quatre ans, a noté Ghislain Kaboré.

Le représentant des bénéficiaires, Alassane Sankara, a promis l’implication des populations et salué le projet. Pour lui, les premiers bénéfices de la destruction du typha sont d’abord les populations dont la vie dépend pour la plupart du barrage.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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