Agriculture : E-Voucher, le système de distribution électronique des intrants, officiellement lancé

Publié le jeudi 20 décembre 2018 à 00h17min

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Agriculture : E-Voucher, le système de distribution électronique des intrants, officiellement lancé

Le ministère de l’Agriculture et des aménagements hydrauliques, à travers son Projet d’amélioration de la productivité agricole et de la sécurité alimentaire (PAPSA), a officiellement lancé le mécanisme pilote de distribution électronique des intrants, dénommé (E-Voucher). C’était le mardi 18 décembre 2018 à Dourou, dans la commune de Kirsi, province du Passoré, en présence du ministre Jacob Ouédraogo, de partenaires et d’acteurs de l’agriculture.

L’augmentation de la productivité agricole demeure l’un des défis majeurs que le secteur agricole burkinabè doit relever pour sa transformation structurelle, l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’augmentation des revenus des ménages agricoles. Depuis une décennie, le département de l’Agriculture s’évertue pour une utilisation des intrants et l’acquisition d’équipements agricoles de qualité au profit du secteur agricole. En vue de résoudre les problèmes liés spécifiquement aux intrants, le ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques a entrepris une réforme du programme de subvention, avec l’appui de la Banque mondiale, en intégrant l’utilisation des technologies de l’information et de la communication dans la distribution des engrais. Cette innovation est dénommée « E-Voucher ».

Améliorer la productivité agricole

C’est une phase pilote de « E-Voucher » qui sera conduite au cours de cette campagne sèche 2018-2019 dans deux localités du Burkina Faso, à savoir Dourou dans la région du Nord et Didyr au Centre-Ouest. A en croire les spécialistes des questions agricoles et des organisateurs, il s’agit d’améliorer et d’accroître la productivité alimentaire, de renforcer les capacités des acteurs à gérer la variabilité des productions vivrières au niveau local et national.
Cela se fera à travers un plus grand stockage, un accès au crédit via le système de warrantage et enfin accroître l’efficacité des prestataires de services publics et privés impliqués dans la mise en œuvre du projet dans les treize régions du pays par le transfert de technologies agricoles et leur vulgarisation.

Selon l’émissaire du représentant résident de la Banque mondiale au Burkina Faso, Elisée Ouédraogo, cette nouvelle approche, qui est de plus en plus adoptée dans les pays de la sous-région et bien au-delà, est un outil aux mains du gouvernement pour garantir la transparence dans la distribution des intrants subventionnés.

A cela s’ajoute la réduction des coûts de transaction, la délivrance à temps des intrants et l’amélioration du recouvrement de la contribution des bénéficiaires, soutiendra M. Ouédraogo. « Nous voudrions vous rassurer que la Banque mondiale et ses partenaires ne ménageront aucun effort pour accompagner le ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques pour une mise en œuvre réussie de ce mécanisme », a indiqué le représentant de l’institution financière.

Garantir le meilleur suivi des ressources affectées aux producteurs agricoles

Le ministre de l’Agriculture, Jacob Ouédraogo, a précisé que dans la mise en œuvre de « E-Voucher », la distribution des intrants est assurée par le secteur privé et l’Etat se focalise sur ses rôles régaliens de planification de la subvention, de contrôle de la qualité des intrants et de gestion des ressources. Quant au ciblage des bénéficiaires, il est assuré par les Organisations des producteurs agricoles (OPA), les Chambres régionales d’agriculture (CRA) et les acteurs terrain, précisera le ministre Jacob Ouédraogo.

« J’invite l’ensemble des acteurs à s’approprier et à mener d’ores et déjà des réflexions sur sa généralisation progressive à l’ensemble du territoire national », lancera le ministre. La cérémonie s’est poursuivie après le lancement officiel du projet par une démonstration d’achat et de livraison d’intrants.

Un producteur bénéficiaire du projet, Issaka Ouamdé, a exprimé son entière satisfaction du fait que le projet facilitera l’achat des intrants par le système mis en place. M. Ouamdé a salué à sa juste valeur cette initiative et réitéré sa gratitude au ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques et à ses partenaires pour la mise en œuvre du projet qui profitera à tous les producteurs. Séance tenante, par le biais de E-Voucher, Issaka Ouamdé se procurera 221 kg de MPK et 525 kg d’urée, à 210 000 F CFA. Il profite, par cet achat, de la subvention de l’Etat sur les intrants.

Yann NIKIEMA
Lefaso.net

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