Crise au conseil municipal de Gourcy : « Nous serons désormais obligés de nous défendre contre nos agresseurs » (Responsable provincial des jeunes du MPP)

Publié le mercredi 5 décembre 2018 à 05h25min

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Crise au conseil municipal de Gourcy : « Nous serons désormais obligés de nous défendre contre nos agresseurs » (Responsable provincial des jeunes du MPP)

La section provinciale du Zondoma du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a tenu, ce dimanche 2 décembre 2018, une rencontre d’échanges avec les responsables du parti venus des cinq secteurs de la commune de Gourcy. Au menu des débats, il y a eu des informations sur la tenue prochaine des sessions de renouvellement des instances à la base du parti. Aussi, la crise qui perdure au sein du conseil municipal a été évoquée.

La crise politique et de gouvernance qui mine la vie du « Parti du soleil levant » à Gourcy n’a pas fini de nourrir les débats. Motions de défiance de conseillers municipaux pour destituer la présidente du conseil municipal, marches de protestation de militants de la société civile dont la dernière s’est soldée par des saccages, suspension du maire de ses fonctions par le ministère de l’Administration territoriale, suspension de la décision du ministère par le tribunal administratif sont les réalités vécues par les populations qui ne comprennent plus rien dans la gestion de la municipalité aux mains du MPP.

Lever définitivement toutes les ambiguïtés

Cette rencontre, qui pourrait être qualifiée de capitale dans la vie du parti, s’est tenue sous la présidence du secrétaire général provincial du MPP, Dominique O. Ouédraogo, assisté d’un membre du bureau politique national, Souleymane Ouédraogo. Les responsables du MPP, venus des cinq secteurs de la commune, après avoir reçu les informations sur la tenue prochaine des sessions de renouvellement des instances à la base du parti, se sont focalisés sur la crise au sein du conseil municipal.

Les dirigeants du parti ont fait leur analyse de la crise qui prévaut au conseil municipal, afin de lever définitivement toutes les ambigüités. Ils ont fait un rappel de l’origine de la crise dont le point déclencheur serait la gestion opaque et irrégulière portant sur 18 millions de francs CFA consacrés à l’aménagement des voiries urbaines et, plus récemment, l’octroi du marché des vivres des cantines scolaires à la fille du maire.

Pour le secrétaire général du parti, Dominique Ouédraogo, il importe de rappeler que le parti s’est opposé à la première motion de défiance, tout en prenant des dispositions à l’interne pour encadrer les « dérives » du maire Kadidja Traoré. Et de préciser que cela s’est matérialisé par la désignation de quatre conseillers par le parti, pour le suivi.
A cela, M. Ouédraogo ajoute qu’il y a eu des recommandations d’une mission d’inspection dans la commune, au début de la crise, qui n’ont jamais été respectées par la bourgmestre. Et c’est au regard de tous ces faits et comportements que le parti a cautionné la volonté de la majorité des conseillers de destituer le maire par une motion de défiance.

Un bicéphalisme dans la conduite des affaires communales ?

A la faveur de cette rencontre, Lassané Koma a rappelé à l’assemblée qu’il a été nommé maire par intérim par l’autorité administrative de tutelle, suite à la suspension du maire par la même autorité. A ceux qui pensent qu’il doit céder la place à l’issue du référé de justice suspendant la révocation du maire, il dit s’en remettre au ministère de tutelle qui, selon lui, a introduit un recours contre ce référé. En attendant, l’intérimaire dit assurer sa fonction avec sérénité, même si depuis quelques jours, le maire est de retour dans la cité pour assumer ses fonctions, suite à la décision de justice en sa faveur.

Noufou Ouédraogo, le responsable des jeunes du parti, au cours des échanges, n’a pas manqué de déplorer les actes de vandalisme observés à la dernière marche des partisans du maire Kadidja Traoré. « Même pendant l’insurrection, de tels actes n’ont pas été commis ici. Nous sommes respectueux du droit, mais nous serons désormais obligés de nous défendre contre nos agresseurs », a-t-il averti. Abondant dans le même sens, le secrétaire général du parti a fustigé les organisateurs des marches qui, dit-il, sont instrumentalisés et financés par des responsables du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) du Zondoma.

Du coté des militants, les intervenants, dont certains ont participé aux marches de soutien au maire, ont reproché au parti de n’avoir pas communiqué suffisamment afin de les orienter sur les fondements de la crise. « Si nous avions eu toutes ces informations, au lieu des conseillers, c’est nous-mêmes qui allions faire partir le maire », a déclaré l’un d’eux. Le premier responsable provincial du parti a invité les militants à porter l’information juste aux autres et surtout à rester à l’écoute car, dira-t-il, le bout du tunnel est proche.

Yann NIKIEMA
Lefaso.net

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