Lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent : L’Union fraternelle des croyants outille les journalistes du Sahel

Publié le lundi 6 août 2018 à 18h48min

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Lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent : L’Union fraternelle des croyants outille les journalistes du Sahel

Des thèmes qui ont fait irruption dans le quotidien du traitement de l’information par les journalistes : la radicalisation et l’extrémisme violent. Pour rendre compte de cette nouvelle réalité, les hommes de médias, et surtout ceux du Sahel où les attaques terroristes sont répétitives ces dernières années, doivent être bien outillés. L’Union fraternelle des croyants (UFC) de Dori a ainsi initié une formation à leur profit. C’était le 2 août 2018 dans la capitale de la région du Sahel.

Longtemps perçus comme des réalités lointaines, l’extrémisme violent et la radicalisation sont entrés dans le quotidien des Burkinabè. Le climat d’insécurité et de psychose généralisée s’est ainsi installé surtout dans le Sahel où le nombre d’attaques terroristes, de prises d’otages ne se compte plus. L’Union fraternelle des croyants (UFC) Dori, qui a fait de la coexistence pacifique entre les différentes religions et communautés son cheval de bataille depuis des années, a saisi son bâton de pèlerin pour faire en sorte de préserver ce qui a longtemps fait la force du peuple Burkinabè : « l’union et la solidarité dans la diversité ».

« Connu pour la coexistence pacifique qui prévaut entre les différents groupes ethniques et les confessions religieuses, le Burkina Faso peut se féliciter de cette capacité que ses fils et filles ont développée pour faire de cette diversité et de culture , une richesse, une force pour bâtir ce pays », a rappelé Renée Nana, le représentant du gouverneur du Sahel, à l’atelier de formation organisée par l’UFC Dori, en partenariat avec l’ambassade des États-Unis, au profit des journalistes du septentrion malien.

Il est souvent rappelé que la lutte contre le terroriste, et généralement la guerre contre l’extrémisme violent et la radicalisation, se mène et se gagne aussi sur le front médiatique. Les journalistes, en tant que professionnels de l’information et de la communication, sont de ce fait des acteurs non négligeables ; encore faut-il qu’ils soient suffisamment outillés. C’est dans ce sens que s’inscrit la démarche de l’UFC. Des hommes de médias de Dori, Djibo, Gorom Gorom, Sebba, Tangangari ont ainsi eu l’occasion de mieux comprendre le phénomène et leur rôle en tant que maillon essentiel dans la prévention de la radicalisation et l’extrémisme violent.

« On dit souvent que la guerre contre le terrorisme, la lutte contre l’extrémisme violent et de la radicalisation sont tellement asymétriques qu’il faut renforcer ses forces de toutes parts. Les premiers acteurs qui donnent de l’information et peuvent concevoir une conscience humaine, ce sont les journalistes. Pour nous, mobiliser les journalistes qui sont actifs dans la région du Sahel, c’est une mine d’or pour vaincre le terrorisme, l’extrémisme violent et prévenir la radicalisation », a justifié François Paul Ramdé, coordonnateur de l’UFC Dori.

Une journée studieuse

« Rôle des journalistes dans la prévention de la radicalisation et l’extrémisme violent », ce fut le thème central de cette formation au profit de plus de 30 journalistes. De manière spécifique, il s’est agi de renforcer les capacités des journalistes en matière de traitement de l’information relative à la radicalisation et l’extrémisme violent ; rappeler les règles d’éthique et de déontologie dans le traitement de l’information sur les réseaux sociaux en période d’insécurité ; renforcer les capacités des journalistes sur les concepts et terminologies liés à la radicalisation et l’extrémisme violent.

Le thème central a été subdivisé en deux sous thèmes. « Le traitement de l’information dans un contexte de radicalisation et d’extrémisme violent », a été le plat de résistance développé de manière participative par Lamoussa Robgo, directeur Pays de l’ONG Equal Access Burkina.
Avec des cas concrets, en travaux de groupes, le formateur a entretenu l’auditoire sur la façon de rendre compte de l’extrémisme violent et la radicalisation, avec professionnalisme en respectant la déontologie et l’éthique qui gouvernent le journalisme.

Bien que professionnels de l’information et de la communication, une piqûre de rappel a été donnée aux journalistes de la région du Sahel dont les questions d’extrémisme violent et la radicalisation constituent maintenant des sujets de reportages dans leurs rédactions.

Quant au deuxième sous-thème,« Rôle et responsabilité du journaliste dans la prévention de la radicalisation et l’extrémisme violent à travers les réseaux sociaux », il a été développé par Tiga Cheick Hamed Sawadogo, journaliste au journal en ligne lefaso.net.
Puissants carneaux et tremplin de radicalisation, de recrutement, de propagande et de levées de fonds des terroristes (surtout ailleurs), les réseaux sociaux sont en même temps une source d’information surtout pour la jeunesse au sein de laquelle les fondamentalistes recrutent et se font des sympathisants. Il a été ainsi rappelé aux hommes et femmes de médias l’attitude à adopter sur les réseaux sociaux, au nom de leur responsabilité sociale.

Nantis de nouvelles capacités pour être surtout de garants de la paix à travers leurs micros, caméras et stylos, les journalistes du Sahel ont reçu des attestations de formation à la fin de la session.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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