Mise en œuvre des THIMO en milieu rural : Des acteurs satisfaits des réalisations enregistrées

Publié le dimanche 22 avril 2018 à 13h52min

PARTAGER :                          
Mise en œuvre des THIMO en milieu rural : Des acteurs satisfaits des réalisations enregistrées

Dans le cadre de la mise en œuvre du Projet emplois des jeunes et développement des compétences (PEJDC), une délégation dudit projet a effectué une mission de visite des réalisations de sa composante numéro un, intitulée Travaux à haute intensité en main d’œuvre (THIMO), en milieu rural, du 17 au 20 avril 2018. Trois communes rurales de la région du Nord ont reçu cette délégation. Le ministre de la Jeunesse, de la Formation et de l’Insertion professionnelles, Smaïla Ouédraogo a touché du doigt les travaux achevés et ceux en cours d’exécution.

L’objectif global du Projet emplois des jeunes et développement des compétences (PEJDC), est de promouvoir l’accès à l’emploi temporaire et aux opportunités de développement des compétences au profit des jeunes déscolarisés. L’un des objectifs spécifiques, c’est d’offrir des emplois temporaires aux jeunes déscolarisés à travers la construction des pistes rurales et l’aménagement des infrastructures d’appui à la production agricole.

Dans le cadre des Travaux à haute intensité en main d’œuvre (THIMO) en milieu rural, l’objectif principal de la mission du PEJDC, est de faire un point des résultats atteints dans les communes rurales de Rambo, Barga et Tangaye, dans la région du Nord.

Construction des pistes rurales

Selon le ministre de la Jeunesse, de la Formation et de l’Insertion professionnelles, Smaïla Ouédraogo, les THIMO permettent de rapprocher des villages qui étaient séparés par manque d’infrastructures, causant ainsi plusieurs dommages.

La commune rurale de Rambo, située à 127 kilomètres, a été la première étape de la visite, dans l’après-midi de mardi 17 avril 2018. Dans cette commune, 6 kilomètres de piste rurale sur 9, sont déjà réalisés. La voie a été construite à base des cailloux et de sable. Un cordon pierreux est assuré tout au long de la piste et l’étalage s’est fait à la main. Selon l’ingénieur Abdoulaye Wango, ce système de construction garantit la durabilité de la voie, quand bien même est faite à la main. Parmi l’effectif de la main d’œuvre, on compte 320 femmes et 184 hommes. D’après les explications d’Edith Payabou, la tâche des hommes consiste à chercher les pierres. Quant aux femmes, elles sont chargées avec d’autres hommes, d’arranger les cailloux tout le long de la piste et de mettre du sable au milieu de la voie.

Dans la commune rurale de Barga, située à 35 kilomètres de Ouahigouya, 6 kilomètres de piste rurale ont été construits et 3,7 sont en cours d’exécution. Cette main d’œuvre est composée de 451 femmes et 137 hommes. Sur ce site également, les travaux se sont déroulés sans distinction de sexe.

A Tangaye, commune rurale située à 15 kilomètres à l’Ouest de Ouahigouya, 9 kilomètres de piste rurale sont entretenus. Pour cette construction, on compte 572 femmes contre 353 hommes.

Aménagement des infrastructures agricoles et préservation de l’environnement

Le PEJDC prend en compte également l’aménagement des infrastructures d’appui à la production agricole. Pour ce faire, des bas-fonds et périmètres maraichers, des sites de reboisement et des mises en défens ont été réalisés sous la supervision de HELVETAS.

Dans la commune rurale de Barga, un bas-fond de 15 hectares est construit pour la culture du riz pluvial. Ce sont au total, 281 femmes et 28 hommes qui ont été à la manœuvre. En ce qui concerne la répartition, les techniciens ont notifié que chaque bénéficiaire aura 150 m² pour cultiver son riz.

Dans les villages de Rambo et Gosséré, deux sites de mise en défens sont construits sur une superficie de 5 hectares et avec la présence de 13 espèces plantées sur chaque site. Selon le responsable de l’Association Faso-green development (AFGD), Ousmane Sankara, l’objectif est de protéger la biodiversité et de reconstituer les zones dégradées pour une meilleure production agro-sylvio-pastorale et une éducation environnementale et botanique de la jeunesse.
Sur tous les sites de mise en défens et bas-fonds visités, la main d’ouvre est composée de 467 femmes et 369 hommes.

En faisant le récapitulatif, l’on constate que la main d’œuvre des constructions des voies, des bas-fonds, des sites de reboisement et des sites de mise à défens des trois communes rurales est fortement dominée par les femmes (1343 contre 674 hommes). A en croire le maire de Barga, Ousseini Nacanabo, le nombre de femmes domine parce que les hommes sont généralement sur les sites d’orpaillage.

Réactions des bénéficiaires

Dans le lot des bénéficiaires, un seul mot a fait l’unanimité. C’est « Merci ». Dans les trois communes parcourues, les ressortissants ont salué cette initiative du gouvernement à travers le PEJDC. Selon Edith Payabou de Rambo, une des femmes qui a participé à la construction des 6 kilomètres de la piste rurale de sa localité, ce projet était le bienvenu chez elle. L’argent qu’elle a perçu lui a permis d’acheter les semences pour la saison des pluies qui est à l’horizon et de subvenir à ses besoins.
Quant à Habibatou Belem, qui a construit le bas-fond de Barga, son argent lui a permis de scolariser ses enfants et elle a acheté un vélo pour effectuer ses déplacements.

Le maire de la commune rurale de Tangaye, Issa Nyampa s’est réjoui de l’apport du projet à l’amélioration des conditions de vie des habitants.

Résultats attendus d’ici décembre 2018

Selon le coordonnateur du PEJDC, Sansan Kambiré, ce projet était né en 2014, mais c’est deux ans plus tard que la signature de la convention est intervenue. Depuis 2016, ce sont environ 7000 personnes (hommes et femmes) qui sont employées. « Les perspectives en milieu rural, c’est de créer des conditions de vie favorables aux ressortissants et créer une autre biologie autour de ce projet à travers les sites de mise en défens », a indiqué Sansan Kambiré.

A en croire la fiche technique du projet, le montant du financement s’élève à 6 milliards de francs CFA. D’ici décembre 2018, ce sera :

  7500 jeunes employés dans les THIMO en milieu rural,
  120 kilomètres de pistes rurales construites,
  150 hectares reboisés,
  120 hectares de bas-fonds aménagés,
  11 hectares de périmètre maraicher aménagés.

Dans la foulée, le ministre a promis que dans une année, il va effectuer une autre mission de visite pour constater, cette fois-ci, la qualité des réalisations. « Je ne suis pas spécialiste. Je préfère attendre que les premières pluies tombent pour que nous puissions constater ensemble », a-t-il conclu.

Cryspin Masneang Laoundiki
LeFaso.net

PARTAGER :                          
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique