An III de l’insurrection Populaire au Nord : Jeunes et OSC réclament justice pour les martyrs de Ouahigouya

Publié le mercredi 1er novembre 2017 à 10h21min

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An III de l’insurrection Populaire au Nord : Jeunes et OSC réclament justice pour les martyrs de Ouahigouya

L’anniversaire de l’insurrection populaire a été marqué par diverses activités à Ouahigouya. Conférence de presse, rencontre d’échanges, prières dans les lieux de culte et le recueillement ce mardi 31 octobre 2017 de quelques jeunes au cimetière « Route de Youba » où reposent trois martyrs de l’insurrection.

Dans la cité de Naaba Kango, C’est le Comité de Défense des Acquis de l’Insurrection Populaire du Yatenga (CDAIP /YTG) et la Coalition provinciale contre la vie chère (CCVC/YTG) qui ont donné le top de départ de l’anniversaire en organisant au cours de la semaine une conférence de presse en prélude à la commémoration. Boureima Sawadogo, le responsable du CDAIP /YTG et ses camarades ont placé cet anniversaire sous le sceau de l’interpellation et de l’éveil des consciences. Ils ont dénoncé fermement la mauvaise gouvernance des autorités à l’endroit des blessés, de l’insurrection populaire dont deux à Ouahigouya un autre à la suite de la résistance contre le coup d’Etat qui a perdu un œil et qui n’a reçu aucune prise en charge. Cette situation du point de vue des OSC a laissé les familles des victimes à vivre au rythme de la théâtralisation judiciaire et des promesses d’accompagnement non tenues par le pouvoir en place.

Le Mouvement Brassard Noir s’indigne

« Il était nécessaire pour nous Brassard Noir, trois ans après l’insurrection de venir à Ouahigouya afin de livrer un message et savoir ce qui a été fait concrètement pour les insurgés blessés et pour les familles des victimes ». C’est en ces termes que Boukari Conombo Président du Mouvement et ses compagnons de lutte de la coordination nationale ont planté le décor face aux hommes de presse et à leurs militants et sympathisants. Par la voix Jonathan Tapsoba, ancien député du Conseil National de la Transition (CNT), le mouvement « Brassard noir » a livré en substance sa conviction en insistant sur le fait que la marche radieuse des affaires du Burkina passe par l’instauration d’une justice transparente, équitable et l’instauration de tribunaux spéciaux. Partant du constat fait sur place à Ouahigouya en rapport avec l’insurrection, Boukary Conombo s’est offusqué contre la non-assistance politique et judiciaire aux parents de trois victimes de l’insurrection populaire ici à Ouahigouya.

M. Conombo a laissé entendre que dès son retour à Ouagadougou, sa structure adressera un rapport au Ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale et de la Famille pour exiger que le soutien que l’Etat accorde aux familles des victimes de l’insurrection populaire profite aussi aux autres victimes à l’intérieur du pays.

Les camarades des martyrs de Ouahigouya se recueillent au cimetière

C’étant lassés d’attendre une organisation officielle des autorités locales, des jeunes étudiants, élèves, petit commerçants du secteur informel et des activistes du groupe Ouahigouya24 ont pris une initiative de se déporter au cimetière pour s’incliner dans l’après-midi sur les tombes de leurs camarades tombés dans le feu de l’action les 30-31 octobre 2014. Sawadogo Abdoul Rachid, Ouédraogo Ousmane, Bonssa Mohamed, sont les trois jeunes martyrs morts calcinés le jour de l’insurrection.

C’est dans la tristesse très perceptible sur les visages que les camarades des victimes ont chanté l’hymne national avant de s’incliner sur les tombes assez bien aménagées. « Nous avons décidé en toute âme et conscience de venir rendre hommage à nos camarades qui nous ont abandonné pendant le combat. Nous formions une famille de jeunes déterminés pour la défense les causes justes en son temps. Malheureusement nos trois camarades sont tombés au moment décisif et c’est un devoir pour nous de venir témoigner de notre gratitude à nos amis afin qu’ils sachent que nous ne les avons pas oublié mieux leur signifier que nous continuerons à résister pour leur mémoire, pour une jeunesse unie, déterminée et pour un Burkina de paix, de justice et de démocratie » dira le représentant de la section des étudiants de Ouahigouya Renaud Tapsoba au nom du groupe. L’Etat a fait un hommage général à tous les victimes mais cela ne nous empêche pas de venir chaque année voir nos camarades. « Que justice soit faite afin que nous sachions qui a donné l’ordre d’embastiller, de ligoter et de bruler nos camarades » renchérira Alassane Traoré alias Roga- Roga.

Yann NIKIEMA
Lefaso.net

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