Hommages à Salifou Diallo à Ouahigouya : La commission presse craint une forte affluence de journalistes

Publié le jeudi 24 août 2017 à 16h32min

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Hommages à Salifou Diallo à Ouahigouya : La commission presse craint une forte affluence de journalistes

Salifou Diallo ‘’rentre définitivement’’ dans sa ville natale, Ouahigouya, appelé à se reposer à sa dernière demeure, sise sa résidence, secteur 10 de la cité de Naaba Kiiba. A quelques heures de cet ultime acte d’adieu, nous avons échangé avec le président de la commission presse de l’organisation régionale des obsèques, Daouda Ouédraogo. Dans cet entretien, il revient également sur la vie d’un ancien ‘’compagnon’’ de lutte, feu Salifou Diallo.

Lefaso.net : Comment se présente la tâche au niveau de la commission presse ?

Daouda Ouédraogo : Tout se passe bien, surtout que l’ensemble des organes de presse sont mobilisés autour de l’évènement. Avant-même que la commission les approche, ils ont déjà pris des initiatives en termes d’information et je crois que tout se déroule normalement. Nous sommes en train de nous préparer à attendre un très grand nombre de journalistes, venus de toutes parts et c’est peut-être là que les inquiétudes se présentent, pour ceux qui viendront en retard pour les accréditations.

Lefaso.net : Dans de telles circonstances, le travail des journalistes devient encore plus difficile ; qu’est-ce qui va être fait pour leur faciliter la tâche, un tant soit peu ?

Daouda Ouédraogo : Effectivement. Déjà, on va identifier les journalistes (ils auront des identifiants), les distinguer de tout le monde et nous allons travailler en tandem avec la sécurité pour pouvoir déterminer des zones (espaces) qui vont leur permettre de travailler (ceux qui transmettront l’évènement en direct, notamment l’audio-visuel, les photographes, etc.). Nous sommes en train de travailler de concert avec la sécurité et le protocole pour leur faciliter la couverture médiatique de l’évènement.

Lefaso.net : Connaissant le terrain, quelles peuvent être vos recommandations aux journalistes (dont nombreux ne maîtrisent pas forcement la ville) pour dispositions à prendre ?

Daouda Ouédraogo : C’est déjà de se signaler à la commission ; nous avons mis en place une salle de presse que la commune de Ouahigouya nous a octroyée (Je profite pour dire merci au maire à ce sujet) qui est située dans l’enceinte de la Maison des jeunes et de la culture de Ouahigouya, pour que tous les organes de presse qui ne sont pas de Ouahigouya, et qui souhaiteraient avoir un local pour travailler, puissent le faire à ce niveau. La commission mettra également en place une équipe pour enregistrer les organes qui viendront, leur remettre des accréditations aux fins de leur permettre de travailler.

Lefaso.net : Des préoccupations à ce jour ?

Daouda Ouédraogo : Jusque-là, tout se passe bien avec les autres (la sécurité et le protocole). Si tout se poursuit ainsi et qu’il y a la discipline, je pense qu’il n’y aura pas de problème. Ce que nous ‘’craignons’’, c’est le nombre de journalistes ; nous savons que la dimension de l’homme va au-delà de notre pays. C’est donc un évènement exceptionnel pour Ouahigouya. Mais en tout cas, toutes les dispositions sont en train d’être prises pour que leur travail se déroule normalement.

Lefaso.net : Comment peut-on localiser le centre de presse pour ceux qui sont étrangers à la ville ?

Daouda Ouédraogo : La Maison des jeunes et de la Culture de Ouahigouya où se situe le centre de presse fait face à la nouvelle mairie de Ouahigouya. Le centre de presse est donc placé entre la résidence du défunt et la Place de la nation (où va se dérouler l’essentiel des cérémonies). C’est à équidistance donc des deux pics. De sorte que même à pied, les journalistes peuvent se retirer pour travailler et informer leurs publics.

Lefaso.net : Outre la commission ..., vous êtes un des compagnons de lutte de Salifou Diallo, dit-on !

Daouda Ouédraogo : Je dois mon engagement syndical et mon engagement politique à Salifou Diallo qui, depuis 1982 (pour ce qui me concerne), a guidé mes pas dans le mouvement scolaire et universitaire.

Lefaso.net : ...c’est-à-dire ?

Daouda Ouédraogo :... Il a dirigé le mouvement scolaire à Ouagadougou, jusqu’à son exil à Dakar (Sénégal) et moi, très jeune, j’ai rejoint Ouagadougou après mon BEPC à Bobo-Dioulasso. Grâce à son encouragement et à son coaching, j’ai pu diriger le Mouvement scolaire de Ouagadougou (Association des élèves et scolaires de Ouagadougou, AESO), je l’ai présidé après lui (de 1983 à 1985). J’ai suivi également le même itinéraire, parce que j’ai été exilé en Côte d’Ivoire. Donc, je lui dois l’entièreté de mon engagement syndical et politique et je pense que ceux qui l’ont côtoyé depuis ce temps connaissent la dimension d’engagement, de conviction, de courage et de fidélité de l’homme. C’est vrai qu’il a conduit beaucoup de troupes, mais nous qu’il a conduits depuis la tendre enfance, nous gardons beaucoup de souvenirs de l’homme.

Lefaso.net : Y-a-t-il un moment particulier qui vous a marqué ?

Daouda Ouédraogo : Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est l’appel qu’il a lancé à l’ensemble des fils du Yatenga. Vous savez, la politique était comme quelque chose de réservé à une classe de spécialistes. Et un jour, il a réuni les ressortissants du Yatenga à son domicile à Ouagadougou, et il a tenu un discours qui, personnellement, me marque beaucoup. Et c’est aussi sûr que cette rencontre a poussé beaucoup de gens (ressortissants) à revenir vers le natal, pour contribuer à construire cette belle cité. Il a dit ce jour : personne ne viendra construire Ouahigouya pour vous, c’est vous-mêmes qui allez développer cette ville.

Vous ne pouvez pas rester à Ouagadougou et regarder les choses se passer. Sans vous y impliquer. Cette rencontre me marque beaucoup. Elle a aussi été la cause de l’engagement en politique de nombreux gens ces dernières années, surtout auprès de lui. Et si vous remarquez, le conseil municipal de Ouahigouya est l’un des conseils municipaux dont le niveau d’instruction des conseillers est le plus élevé ; parce qu’il a su parler aux ressortissants, il a su parler aux cadres, il a su faire vibrer la fibre patriotique et cela a permis de rassembler les gens autour de lui.

Lefaso.net : Laquelle des valeurs, qu’on attribue à l’homme, souhaiteriez-vous que la jeunesse retienne comme repère et s’en inspire ?

Daouda Ouédraogo : L’amour pour son pays. Il aimait son pays. En tant que président de la Commission environnement et développement local de la commune de Ouahigouya), j’ai en charge, avec l’ensemble de la commission, la conception de la politique de développement de la commune. Et jusqu’au dernier jour qu’il a passé au Burkina avant d’aller à ce voyage, avant son vol, il a appelé (au téléphone), le maire de Ouahigouya pour demander à quel niveau on était avec le Plan communal de développement...

Le maire m’a immédiatement rappelé et je l’ai rassuré en disant que nous sommes sur les derniers réglages et qu’avant fin août, on devra tenir la session pour valider le référentiel. Il ne se passait pas une rencontre avec le maire, sans que la question du Plan communal de développement ne ressorte. Donc, l’amour qu’il avait pour les populations, pour son pays est ce que je retiens comme qualité première et je voudrais que la jeunesse puisse s’inspirer de cette valeur de lui.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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