Commune rurale de Sollé : Pour le maire, la politique passe, mais le développement reste !

Publié le samedi 22 juillet 2017 à 17h32min

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Commune rurale de Sollé : Pour le maire, la politique passe, mais le développement reste !

En début de semaine, nous vous annoncions une excursion dans la vie de la commune rurale de Sollé dans la province du Lorum, région du nord. Cette localité partage frontière avec la République du Mali. Localisable à environ 279 kilomètres de Ouagadougou, la commune est dirigée par un Conseil municipal qui, comme bien d’autres du pays, nourrit le rêve de vaincre les caprices de la nature et soulager un tant soit peu la souffrance des nombreuses populations. Cependant, contrairement à de nombreuses communes, Sollé est à construire sur plusieurs plans et c’est ce à quoi s’attèlent son maire, Gombogo Balzac Nacanabo, et son équipe. Au cours du week-end passé, nous l’avons rencontré en compagnie du secrétaire général de la commune, Yacouba Gouem, et du Chef de service de l’état civil, Sayouba Belem. Dans cet entretien, le maire de Sollé, communément Balzac, nous ouvre la vie de sa circonscription et présente les ambitions de son équipe pour les populations. Entretien !

Lefaso.net : Pour commencer, d’où vient le surnom ‘’Balzac’’ ?

Gombogo Balzac Nacanabo : Balzac est un sobriquet que des amis ont bien voulu me donner, depuis que je me suis lancé dans mes activités professionnelles. C’est en quelque sorte, un prénom de reconnaissance que ces amis m’ont attribué au regard du dynamisme qu’il trouvait en moi. Donc, à tout hasard, ils m’ont donné le nom d’une illustre personnalité, Honoré de Balzac (écrivain français ; romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d’art, essayiste, journaliste .., plus de 90 romans et nouvelles à son actif, ndlr). C’est resté ainsi et presque tous me reconnaissent sous ce sobriquet. Je me suis donc senti obligé de le faire intégrer dans mon état civil. C’est ainsi que je suis désormais Gombogo Balzac Nacanabo.

Lefaso.net : Monsieur le maire, quelle est l’ambiance de travail au sein de votre Conseil municipal, lorsqu’on sait que la cohésion au sein des exécutifs locaux n’est pas la chose la mieux partagée au Burkina ?

Gombogo Balzac Nacanabo : Effectivement, belle question ; parce que, dès notre prise de service, le 21 juin 2016, nous avons tout de suite décliné notre vision, qui est celle de développement. La politique du développement est notre vision, ce n’est pas la politique. C’est ce message que nous avons d’abord partagé avec tous les conseillers, ensuite aux populations. Donc, nous ne parlons plus de politique. Sinon, de politique de développement. Si fait qu’à ce jour, on ne parle plus de partis politiques, ça ne sert pas sur le terrain dans le fonctionnement du Conseil municipal.

Nous sommes-là pour servir les populations, qui ne sont que nos papas, mamans, grands-frères et petits-frères, nos enfants, etc., qui font face à de nombreux problèmes liés à l’eau, à l’éducation, à la santé, aux routes, etc. La politique passe, mais le développement reste. Quand viendra le moment de la campagne, nous allons faire la politique, avec tous ses contours. Mais pour le moment, nous sommes à l’heure du développement. Nous avons aussi approché les leaders coutumiers et religieux, les différentes forces de la commune pour leur demander de nous accompagner afin qu’au bout des cinq ans de notre mandat, on puisse sentir le développement dans notre commune, c’est cela qui est important. C’est vrai que c’est la politique qui nous a envoyés au sein du Conseil municipal, mais c’est le développement notre mission. C’est pourquoi, dès notre élection, on a présenté notre programme et là où est-ce qu’on veut aller.

Nous avons, dans ce sens, besoin de l’accompagnement d’abord de l’Etat, de partenaires techniques et financiers. L’Etat a certes la volonté, mais il y a trop de priorités, il ne peut pas tout faire. Par exemple, l’eau est une denrée rare dans la commune de Sollé. Dans les mois d’avril, mai, les femmes dorment dans les fontaines. Voilà pourquoi dans notre vision, on a approché tous les acteurs sociaux de la commune (femmes, jeunes, les maraîchers, les associations d’usagers d’eau de la commune…) pour comprendre leurs difficultés. Nous estimons que la communication avec les populations est très importante afin qu’elles puissent comprendre dans quelle direction son Conseil municipal souhaite aller.

La communication est au cœur du développement, dit-on. Tant que vous ne communiquez pas, tant que vous n’échangez pas avec les acteurs, ils ne peuvent pas savoir ce que vous voulez qu’ils fassent pour vous. C’est très important de leur montrer ce que vous attendez d’eux et aussi ce que vous faites. C’est très important, parce que vous pouvez opter d’aller dans telle direction et eux, ils vont emprunter le chemin contraire ; simplement parce qu’ils ne savent pas. Vous allez vous tirailler dans tous les sens. Donc, il faut communiquer pour clarifier les choses.

Lefaso.net : Il y a aussi les ressortissants qui pourraient constituer une ressource importante, quelle est votre politique de mobilisation de ces personnes ?

Les conditions des femmes, une préoccupation majeure pour le Conseil municipal

Gombogo Balzac Nacanabo : Effectivement, on sait que les résidents uniquement ne peuvent pas faire le développement de Sollé. C’est tous les ressortissants qui sont ailleurs, qui sont allés à la recherche d’un mieux-être et qui ont les moyens d’apporter le développement. Voilà pourquoi nous nous sommes attelés à effectuer des sorties dans certaines localités à forte présence de nos ressortissants, notamment dans les Hauts-Bassins (Bobo-Dioulasso) où il y a eu une très forte mobilisation et le haut-commissaire du Lorum nous a accompagné dans cette dynamique. C’était une sortie conjointe avec le maire de Titao. Ils étaient très contents de nous recevoir. Nous leur avons décliné notre vision du développement et exprimé également nos attentes vis-à-vis d’eux.

Il est ressorti que Sollé est notre New-York et nous allons le construire avec l’ensemble des forces-vives. Nous avons fait la même approche à Ouagadougou avec les ressortissants y résidant. On ressent une fierté et une motivation à mettre la main à la pâte. J’ai même invité le député Boureima Barry (un des deux députés de la province, ndlr) à cette rencontre. On retient entre autres que les gens sont sensibles à l’esprit d’ouverture et de proximité. On leur a même proposé la construction d’une cité (notre New-York) des ressortissants à Sollé ; parce que Sollé n’est pas encore lotie (ce n’est pas grave, d’ailleurs, ce n’est pas dans l’espace loti qu’on construit les cités, c’est dans l’espace non-loti ; on délimite, on aménage et on a l’autorisation expresse du ministère).

C’est très important ; parce qu’un ressortissant qui n’a pas de résidence ne peut pas y faire un long séjour. Pire, il ne peut pas inviter ses amis dans la commune. Tu peux être milliardaire ailleurs, et chez toi, qu’as-tu fait ? A l’issue des échanges, une association a même été mise en place à Ouagadougou. Nous allons les convier pour le reboisement que nous allons réaliser bientôt dans la commune.

Lefaso.net : La province compte deux députés, y-a-t-il une complicité entre élus locaux et élus nationaux sur les préoccupations locales ?

Gombogo Balzac Nacanabo : Pour le moment, ce n’est pas le cas. Même s’il y a complicité, ce n’est pas total. Ce serait un bel exemple. Notre souhait est qu’il y ait ce cadre formel. Que ce soit au niveau provincial que régional. Cela nous permettra de partager les difficultés et trouver des solutions ensemble, sinon c’est difficile.

Lefaso.net : Mais, y-a-t-il un cadre qui réunit les maires de la province ?

Gombogo Balzac Nacanabo : Pas pour le moment, le cadre qui existe est celui régional, qui regroupe tous les 31 maires de la région du nord. Dans la province, nous avons entrepris des démarches auprès du haut-commissaire pour voir si on peut se rencontrer une fois le mois, un cadre qui va regrouper aussi les députés de la province. Mais pour le moment, nous n’avons tenu qu’une seule rencontre ; parce que les maires sont chargés, chacun cherche à répondre aux besoins de ses populations pour qu’à l’heure du bilan, il puisse répondre. Sinon, effectivement, le cadre est à encourager.

Lefaso.net : A ce jour, quelles sont les principales préoccupations du maire, celles qui vous empêchent de dormir ?

Ici, une des écoles de Sollé

Gombogo Balzac Nacanabo : C’est vrai que tout est prioritaire, mais si je dois classer par ordre de priorité, je vais commencer par la route ; le désenclavement de la commune. Imaginez aujourd’hui, quelqu’un qui a son argent, qui veut venir investir à Sollé, s’il éprouve des difficultés pour y accéder, il ne reviendra plus. Il n’y a vraiment pas de routes. La deuxième préoccupation, c’est la question de l’eau. J’ai demandé des forages, que je n’ai pas eus. Cette année, c’est trois forages seulement que j’ai eus. J’ai aussi un barrage en projet. Si on a la route et le barrage, on peut dire que c’est parti. En troisième lieu, après la route et l’eau, c’est le lotissement ; parce qu’on ne peut pas parler de développement sans lotissements. Mais, la route et l’eau restent toujours la priorité des priorités, même s’il y a bien d’autres préoccupations liées à la santé, tel que le manque de kit d’ouverture du CSPS (Centre de santé et de promotion sociale) de Nassingré, la réalisation de deux CSPS à Déré et Samboulga et le besoin en ambulance pour le tronçon Sollé-Titao (distant de 45 km), l’éducation, etc. Avec l’état de la route, comment évacuer un malade à Titao qui est à 45 km ? Au lieu de 30 mn, on met au moins une heure et demie.

En saison pluvieuse, c’est même impossible ; vous avez le radié à dix kilomètres de Titao, précisément dans le village de Solobo où en saison de pluies les véhicules tombent, à plus forte raison chercher à traverser à moto. Quand vous venez de Titao, à dix kilomètres de Sollé, vous n’avez même plus de route ; chacun va là où il peut. Ça ne va vraiment pas.

Lefaso.net : Quelle est la cartographie de Sollé sur le plan de l’éducation ?

Gombogo Balzac Nacanabo : Il y a beaucoup à faire également ; parce qu’il y a beaucoup d’écoles sous paillotte. Quand j’ai fait le tour des écoles, ce que j’ai constaté ; premièrement, il y a des écoles de trois classes (elles n’ont pas atteint les six classes). Pourtant, les recrutements sont faits, les promotions se superposent. Donc, on était obligé de faire des écoles sous paillottes où les enseignants font eux-mêmes leur tableau, ils paient eux-mêmes le ciment pour pouvoir mettre une sorte de tableau pour dispenser les cours. Les enseignants qu’on affecte n’ont même pas de logements. Ça, c’est même un autre aspect. L’enseignant qui y est affecté n’a pas de salle de classe. Donc, il paie lui-même ses seccos, fait sa classe et les élèves s’asseyent sur des briques pour les cours. Quand vous voyez les enseignants, vous aurez des larmes aux yeux. Lors de ma tournée, quand j’ai découvert certaines réalités, j’ai cru que ce n’était pas vrai. Ensuite, je me suis dit que c’était un seul cas, et j’ai continué devant. Plus loin, je trouve une école de six classes, bien construites, mais quand je suis entré, j’ai trouvé qu’il y a quatre tables-bancs (CEII, CMI et CMII) ; quatre tables-bancs par classe.

Lefaso.net : … Et l’école comptait des élèves ?

Gombogo Balzac Nacanabo : Oui, c’était plein d’élèves. Quand je suis allé dans les classes de CPI et CPII, j’ai trouvé que ce sont les briques qui servaient également de tables-bancs. Quand tu vois la chaise de l’enseignant…. Je continue dans une autre école, en plus des problèmes que j’ai déjà rencontrés, je remarque que les enseignants dorment dans les salles de classe où ils dispensent les cours. Donc, le tableau est-là, à côté vous avez les ustensiles de cuisine de l’enseignant et au fond de la classe, ils ont placé les livres (puisque les écoles n’ont pas de magasin pour déposer les livres), entassés et c’est derrière ça qu’ils dorment. Voyez-vous ?

Dans ces écoles, on a essayé d’entreprendre des actions pour construire des logements pour les enseignants et adressé des correspondances à de potentiels partenaires pour nous appuyer d’urgence avec des tables-bancs, mais je n’ai pas eu de réponse favorable. Donc, nous avons entrepris de faire ce qu’on peut pour doter des écoles de tables-bancs, à la limite des moyens de la commune ; parce que la commune n’a pas les moyens. Le besoin exprimé va au-delà de 300 tables-bancs. C’est une préoccupation pour nous. L’autre difficulté, c’est le lycée communal de Sollé où au niveau de la terminale, il n’y a pas de classe (donc, on n’ pas pu ouvrir la classe, les élèves ont obligés d’aller à Titao ou à Ouahigouya). Mais, la commune a décidé de construire deux salles de classe cette année, de sorte que l’an prochain, ce soit opérationnel. Toujours au niveau de l’éducation, l’inspecteur même n’a pas de bureau (le Chef de circonscription, le CCEB, n’a pas de bureau ni de direction).

Contre vents et marrées, ces élèves luttent dans ces salles de classe pour acquérir le savoir

Nous avons exprimé le besoin lors du passage du ministre d’Etat Simon Compaoré et promesse a été faite. Il paraîtra qu’il y a un programme spécial pour l’éducation pour Sollé, j’attends de voir donc. Je profite pour dire merci au ministre d’Etat, ministre de la sécurité (Simon Compaoré, lors de sa tournée dans la partie nord du pays en avril dernier, ndlr), qui nous a beaucoup réconfortés avec plusieurs actions concrètes lors de son passage à Sollé et la mission pluridisciplinaire de sept ministères en avril 2017. En tout cas, le directeur général de l’éducation nous a aussi dit qu’il y a un programme et que tout sera normalisé, on attend de voir. Nous saluons donc la décision du gouvernement de lancer un programme d’urgence pour le Sahel et le Nord. Nous attendons donc de voir, parce qu’on ne sait pas comment cela va se passer concrètement ; les communes seront-elles associées, comment cela va-t-il se déployer sur le terrain ? ;

Lefaso.net : D’où la commune de Sollé tire ses ressources ?

Gombogo Balzac Nacanabo : Il y a une source principale qui est l’élevage, un secteur très porteur dans la commune, du fait qu’il y a un nombre important d’éleveurs. Le marché de la commune, celui de Sollé, est également une infrastructure économique très importante de très longue date à partir de laquelle, les acheteurs de Djibo, du Mali et bien d’autres localités proches ou lointaines s’approvisionnent. Il y a également un marché à bétail réalisé par le Fonds Permanent pour le Développement des Collectivités Territoriales (FPDCT), que nous avons ouvert cette année.

C’est dans ce marché qu’on a vu par exemple un bélier qu’on a payé de 530 mille francs et le propriétaire a refusé. C’est pour vous dire jusqu’à quel point la zone est riche en bétails. Le seul problème de la zone, comme je l’ai souligné plus haut, c’est l’accès ; pas de routes. Sinon, nous prévoyons même une Foire du bétail, cette année dans le mois de novembre, pour promouvoir le secteur. En plus de l’élevage, on a aussi le marché de céréales à partir duquel de nombreux commerçants viennent se ravitailler (surtout en petit mil et en haricot). Nous avons pris des arrêtés dans ce sens pour mieux organiser le secteur afin que tout le monde en profite ; parce que dans les autres communes environnantes, si le maraîchage domine, chez nous, ce n’est pas le cas, c’est plutôt la commercialisation du céréale qui y est développée.

Lefaso.net : C’est dire que la zone est également favorable à l’agriculture !

Gombogo Balzac Nacanabo : Oui, la zone est favorable à l’agriculture, surtout le petit mil qui y est beaucoup cultivé. Et chaque année, les agriculteurs gagnent sur ce plan.

Lefaso.net : Vous côtoyez en grande partie la République du Mali. Est-ce que cette position est un avantage pour vous ?

Gombogo Balzac Nacanabo : Il y a des conséquences négatives. La première est que les investisseurs, nationaux comme étrangers, ne veulent pas y investir, c’est comme s’ils prendraient des risques en le faisant. Alors qu’il n’y a aucun risque. Aucun ! Depuis la guerre de 1985 où les militaires sont venus et y sont restés jusqu’au 15 octobre 1987, il n’y a eu aucun mouvement d’attaque…, non. D’aucuns disent que Sollé est une terre bénie. En plus, nous avons le détachement militaire de Banh (commune voisine), nous avons la Police dans la commune. Nous lançons un appel à tous les investisseurs nationaux et internationaux pour dire qu’ils peuvent venir à Sollé pour aider la population qui souffre beaucoup sans risque aucun.

Lefaso.net : Comment se passe la cohabitation avec les populations voisines du Mali ?

Ces trous font office de moulins pour les femmes qui y écrasent le mil

Gombogo Balzac Nacanabo : Il n’y aucun problème entre les populations. En réalité, quand on dit frontières, on ne sent pas cela ; parce que tu peux marcher et te retrouver dans des villages maliens sans savoir que tu n’es plus au Burkina, c’est à travers leur langue locale (le Dogon) que tu vas peut-être t’en rendre compte. Nous fréquentons leurs marchés, ils fréquentent les nôtres. La plupart des grands acheteurs de bétail viennent même du Mali, on invite les populations du Mali à nos fêtes et cérémonies, et pour certains produits, nous nous ravitaillons au Mali, etc. Il n’y a vraiment pas de différence ; parce que nos enfants se marient. C’est la même communauté. Les populations du Mali se soignent même à Sollé.

Lefaso.net : Et en ce qui concerne le civisme fiscal, les populations s’acquittent-elles des taxes ?

Gombogo Balzac Nacanabo : A ce niveau aussi, on peut dire que ça va un peu, les gens s’acquittent, mais difficilement. Seulement, c’est l’assiette fiscale qu’il va falloir élargir, sinon le minimum qui existe, les gens s’acquittent même difficilement. Il faut donc une promotion de création d’entreprises par les populations, inciter gens à créer des entreprises dans l’artisanat, le commerce, les services, etc. Là, c’est tout le monde qui va gagner. Nous avons tenu plus de neuf rencontres avec les différents groupes sociaux dont les commerçants les artisans en vue de les sensibiliser, les amener à adhérer à notre vision

Lefaso.net : Quelle est la situation de la jeunesse dans votre commune, à ce jour ?

Gombogo Balzac Nacanabo : Il faut dire la jeunesse de Sollé connaît les mêmes réalités que l’ensemble de la jeunesse au plan national. Il y a le manque d’emploi, dû par exemple à la qualification professionnelle. On ne peut pas trop bouger dans ce sens sans une formation de base minimale. C’est pourquoi nous avons entrepris avec eux de créer un répertoire, qui consiste pour eux de venir s’inscrire et décliner le domaine dans lequel il souhaite évoluer. Nous allons constituer cette base de données pour avoir une idée précise et orienter les actions par la suite. Nous avons échangé avec les responsables du ministère de la jeunesse sur notre vision pour le secteur et avons même invité la Maison de l’entreprise du Burkina-Faso (MEBF) qui est venue faire une communication aux jeunes sur la création d’entreprise. La CNSS est également venue faire une communication sur l’assurance volontaire, etc.

Le service des impôts a également été invité à donner une communication sur l’assurance volontaire, le service des impôts sur la fiscalité pour ne pas que l’idée de l’impôt soit un blocage à la création des entreprises. C’est donc une dynamique que nous avons enclenchée. Nous avons également un plan pour les femmes, surtout. Parce que, les jeunes et les hommes ont la possibilité de se déplacer de voyager pour aller sur les sites aurifères, aller voir ailleurs. Mais ce n’est pas le cas pour les femmes, elles sont les plus vulnérables. Nous avons donc invité l’Action sociale également à venir nous faire une communication sur comment organiser les femmes afin qu’elles puissent voir leurs souffrances allégées et contribuer et profiter de l‘économie. Là également, nous sommes en train de mettre en place un répertoire. Si les femmes se développent, c’est toute la société qui se développe, qui gagne. C’est très important ; ce sont elles qui gèrent la famille. Même en termes de gestion, les femmes sont plus regardantes. Donc, il faut mettre l’accent sur les femmes, c’est l’avenir. Je ne parle pas de ces débats d’émancipation et autres, mais de son rôle même dans la cellule familiale et dans la société de façon générale.

Lefaso.net : En une année de service, quelles sont les actions qu’on peut mettre à l’actif de votre équipe ?

Gombogo Balzac Nacanabo : Toutes les actions programmées, nous les évaluer au bout de l’année. Dans cette démarche, quand nous avons fait notre bilan de l’an de gestion en juin dernier, il est ressorti que de toutes les actions programmées pour l’année, un seul est toujours en cours de réalisation à la date du bilan ; toutes les autres ont été réalisées. Sinon, on pourrait dire que c’est du cent pour cent. Donc, au bilan (qui a été public), j’ai d’abord présenté le résultat et après, j’ai quitté la salle pour que les conseillers puissent voter le bilan (c’est la formule consacrée), il faut les gens donnent leur appréciation de ma gestion. Mais, ce sont les conseillers qui ont droit au vote, les autres sont-là, ils assistent (y compris le service technique). Le bilan a été approuvé à cent pour cent des votants. Mieux, nous avons posé des actions qui n’étaient pas prévues au départ, que nous avons soulevées dans la partie réservée aux divers. Nous allons présenter le bilan lors de l’espace dialogue communal (EDC) également, pour permettre à toutes les forces-vives, aux populations, aux ressortissants et aux autres partenaires d’apprécier. Nous avons aussi prévu d’organiser une rencontre avec les potentiels partenaires, au cours de laquelle, nous allons leur présenter tous les axes de priorité de la commune et les grands secteurs d’investissement de la commune.

Lefaso.net : En 2021, c’est-à-dire à la fin de votre mandat, quelle image souhaiteriez-vous laisser de la commune de Sollé ?

Gombogo Balzac Nacanabo : C’est difficile d’expliquer mon rêve en mots pour me faire comprendre. Mais, tout ce que je peux dire, c’est de voir un cadre de vie mieux amélioré, où les populations seront plus épanouies parce qu’elles souffrent moins. Je vois une commune où tout bouge, parce que les routes sont-là, il y a l’électricité, la question de l’eau est réglée et les gens entreprennent dans divers secteurs, etc. Je rêve de voir une commune avec des services de transfert d’argent et autres prestations, des lotissements sont faits, un espace pastoral moderne aménagé, un centre de formation pour éleveurs (professionnaliser le secteur), des services modernes, des infrastructures d’hébergement pour les visiteurs, une commune ou il fait bon vivre etc.

Dans un contexte de décentralisation intégrale, où l’Etat a des moyens limités face à de nombreuses priorités, la décentralisation est une alternative efficace. Nous avons pris un arrêté dans ce sens et je pense que d’éventuels partenaires vont être satisfaits dans une coopération décentralisée avec la commune de Sollé.

Lefaso.net : Nous vous laissons le soin de conclure cet entretien par un message qui vous tient à cœur pour les populations de Sollé, ses ressortissants vivant au Burkina et à l’étranger ainsi qu’à tous ceux qui vous lisent en ce moment !

Gombogo Balzac Nacanabo : Je tiens vraiment à remercier toutes les populations de Sollé, tout le Conseil municipal, les responsables coutumiers et religieux, toutes les composantes de la commune, qui sont mobilisés et déterminés à accompagner le Conseil municipal dans son action de développement.

Je tiens également à remercier toutes les autorités de la province du Loroum qui nous accompagnent dans notre action de développement de tous les jours, notamment Madame le Haut-commissaire ; de la région du nord et, les partenaires techniques et financiers, pour leur détermination pour la recherche du bien-être des populations rurales. La commune de Sollé demande le soutien des partenaires financiers qui désirent accompagner la commune dans sa marche vers le développement. Toutes les contributions sont les bienvenues pour la construction de notre New-York qui est Sollé et elles peuvent être de toutes natures. Développer la commune de Sollé est actuellellement notre seul rêve pour réussir le pari du développement. La gestion sera une gestion participative et axée sur les résultats. Nous rêvons d’avoir une radio communautaire pour mieux communiquer et rendre compte aux populations.

A l’ensemble des populations burkinabè, des Burkinabè d’ici et d’ailleurs, qui nous lisent, je leur demande de ne pas hésiter à passer à Sollé, à chaque fois que l’occasion se présente à eux. Qu’ils soient la bienvenue à Sollé, partout où ils sont, nous voulons qu’ils soient les ambassadeurs du développement de la commune de Sollé à l’horizon 2020.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

Adresse E-mail de la commune de Sollé : communedesolle@gmail.com

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