Projet EPIC Burkina : Burkinabè et Sénégalais partagent leurs expériences

Publié le vendredi 2 juin 2017 à 00h40min

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Projet EPIC Burkina : Burkinabè et Sénégalais partagent leurs expériences

L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) a initié un projet dénommé « Ecosystèmes pour la Protection des Infrastructures et des Communautés » (EPIC). Invité aux travaux de clôture du dit projet, un groupe de producteurs sénégalais a mis à profit son séjour dans la région du Nord pour s’imprégner des réalisations terrain dans les communes du Yatenga, Koumbri, Barga et Titao.

Le Projet (EPIC) qui est né d’un partenariat entre l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et ses partenaires est mis en œuvre dans six pays à travers le monde que sont la Chine, le Chili, le Népal, la Thaïlande, le Burkina Faso et le Sénégal. Ce projet dont l’objectif global est de reconnaitre, promouvoir et conserver les services éco systémiques comme partie intégrante des politiques de réduction des risques de catastrophes, est mis en œuvre depuis 2013 dans le Nord du Burkina.

Au Sénégal, le même projet EPIC intervient aussi dans six villages et a permis, à en croire son chef de projet, de récupérer des surfaces cultivables, de construire des diguettes qui ont permis de lutter efficacement contre la salinité et l’invasion des terres arables. Au Sénégal, le projet a permis le développement d’une aviculture locale améliorée pour le renforcement des moyens de subsistance et a travaillé à valoriser la production de pépinières tout en favorisant la régénération naturelle assistée (RNA). Il y a quelques mois les producteurs burkinabè ont fait le constat lors de leur voyage d’échanges d’expériences. En retour, six producteurs n’ont pas manqué d’apprécier les résultats et expériences acquis dans la mise en œuvre du projet au Burkina.

La résilience des moyens de subsistance des communautés

La délégation des producteurs sénégalais s’est rendue dans les six villages burkinabè où le projet EPIC s’est implanté. Sylvain Zabré, coordonnateur du projet et les acteurs de mise en œuvre dans la région du Nord Burkina ont eu l’occasion de démontrer par des exemples sur le terrain les avantages économiques d’une stratégie d’adaptation au changement climatique basée sur les écosystèmes pour la réduction de la vulnérabilité des communautés rurales. A Tibtinga, Ramdolla et dans les autres villages visités, la délégation sénégalaise a pu voir des pépinières composées de plusieurs espèces locales, des bio-digesteurs construits par les communautés pour réduire la consommation de bois de chauffe.

La réalisation de boulis, de cordons pierreux, de la RNA par les communautés elles-mêmes ont édifié les visiteurs. Au regard des sols très dégradés, latéritiques, érosifs, les populations des localités ont adopté une technologie bien adaptée qu’est le Zaï. A en croire les points focaux du projet, 90% des producteurs ont compris l’utilité de cette technologie éprouvée qui permet de valoriser la moindre goutte de pluie qui tombe.

Une expérience enrichissante à vulgariser

Pour le chef de la délégation sénégalaise El Hadji Ballé Seye, l’expérience des cordons pierreux et du Zaï pourrait être dupliquée au Sénégal dans le bassin arachidier. « Nous repartons entièrement satisfaits de cette expérience car grâce au projet, nos peuples se rapprochent et partagent leurs expériences. J’ai l’intime conviction que le développement de l’Afrique passe par la connexion de tous ceux qui travaillent la terre dans un même élan pour le même intérêt afin de réussir le défi du développement » a indiqué Ballé Seye au terme de la visite. Au nom de la délégation des producteurs, le chef de mission a remercié les communautés pour la mobilisation, les acteurs du projet EPIC/Burkina pour l’accueil et pour les résultats concrets constatés sur le terrain et qui sont des expériences enrichissantes pour eux.

Yann Nikièma
Lefaso.net

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