Situation du CHUR/Ouahigouya : Le sit-in des travailleurs levé suite à la signature d’un protocole d’accord

Publié le mardi 11 avril 2017 à 23h38min

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Situation du CHUR/Ouahigouya : Le sit-in des travailleurs levé suite à la signature d’un protocole d’accord

Depuis plusieurs jours, une crise sans précédent secoue le Centre Hospitalier Universitaire Régional (CHUR) de Ouahigouya. Coupures permanentes d’électricité, fermeture temporaire du service du laboratoire et du bloc opératoire sont entre autres les rudes réalités que l’on peut observer dans ce centre hospitalier. Face à la situation, les travailleurs organisés au sein du comité SYNTSHA du CHUR après une assemblée générale tenue en fin de semaine dernière ont décidé d’observer un sit-in les 11, 12, 13 avril 2017.

Les agents de santé du CHUR de Ouahigouya sont très remontés contre l’administration face à son incapacité notoire de trouver des solutions pérennes aux multiples problèmes auxquels ils sont confrontés l’hôpital depuis belle lurette. La situation alarmante est arrivée à son paroxysme à la suite d’une coupure générale d’électricité du réseau SONABEL dans la ville de Ouahigouya le 16 mars 2017.

Cette rupture d’énergie qui a duré une dizaine d’heures a occasionné une augmentation de la température des réfrigérateurs contenant les réactifs qui servent aux analyses au laboratoire. Compte tenu du fait que depuis juillet 2016 le groupe électrogène qui servait de relais pour alimenter entre autres la chaine de froid est endommagé, le service du laboratoire qui est le poumon de l’hôpital connaît d’énormes difficultés.

L’administration a été contactée à en croire Lassané Ouangraoua, secrétaire général du comité SYNTSHA du CHUR de Ouahigouya, pour une solution palliative par l’acquisition d’échantillons de réactifs témoins afin de tester la fiabilité de ceux qui ont subi la hausse de température et qui ont été éventuellement endommagés. Malheureusement l’administration s’est enfermée dans des procédures bloquant le bon fonctionnement des différents services du laboratoire d’où la décision de fermeture du laboratoire par les agents afin d’éviter de faire de faux diagnostics aux usagers.

Un protocole d’accord signé en urgence

Les travailleurs du CHUR suite à l’assemblée générale du week-end dernier entendaient hausser le ton en commençant par un sit-in de trois jours à compter d’aujourd’hui pour exiger la prise en compte de sa plateforme revendicative. Les sollicitations des travailleurs au CHUR concernent l’hygiène, la mauvaise procédure d’incinération, l’exiguïté et le manque de climatisation de la morgue, les coupures permanentes d’eau, l’insuffisance de consommables et de personnel de soutien, le non fonctionnement de la buanderie, l’acquisition d’un groupe électrogène de 500 KVA et d’au moins une ambulance etc.

Suite à une concertation marathon avec des émissaires du ministère de la Santé conduite par le Pr Dieudonné Ouédraogo, un protocole d’accord a été trouvé suite à un engagement pris de part et d’autres. Le protocole prévoit l’acquisition d’une ambulance, l’installation d’un nouveau groupe électrogène et la réparation de l’ancien, la réouverture du laboratoire avec l’acquisition de réactifs pour les contrôles de qualité. Suite à cet accord, le comité SYNSHA a pris acte et a procédé ce matin à la suspension du mot d’ordre de sit-in.

La société civile du Nord muette comme une carpe

Ce n’est pas pour mettre de l’huile au feu, mais force est de reconnaitre que il y a comme un semblant de résignation de la société civile de Ouahigouya qu’on a l’habitude d’entendre sur certaines questions du reste mineures. Au moment où le processus de transformation du CHR en CHUR est en cours, c’est la période la mieux indiquée selon notre entendement pour trouver des solutions idoines au bon fonctionnement de l’hôpital avec le concours de la société civile.

Allons comprendre qu’aucune structure de la société civile du Nord n’a daigné déposer par exemple une requête au moins à la Délégation Régionale Nord du Médiateur du Faso pour demander à cette institution dont les prérogatives sont claires d’agir. Est-ce une méconnaissance des textes, du mépris ou tout simplement une fatigue générale des acteurs de la société civile ? En attendant, les braves populations, pour celles qui ont les moyens, sont obligées de recourir aux services de santé du privé de Ouahigouya ou aller à Ouagadougou, pour les plus aisés, pour espérer sauver leurs vies.

Yann Nikièma
Lefaso.net

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