« Braquage » de véhicule au Nord : la Compagnie de Gendarmerie de Ouahigouya lève l’équivoque

Publié le mercredi 26 octobre 2016 à 07h34min

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« Braquage » de véhicule au Nord : la Compagnie de Gendarmerie de Ouahigouya lève l’équivoque

Le commandement de la Compagnie de Gendarmerie de Ouahigouya en collaboration avec le service de la communication et des relations publiques de l’Etat Major ont convié les médias à un point de presse ce mardi 25 octobre 2016 à Ouahigouya. Eclairer l’opinion nationale sur l’affaire du supposé braquage ou attaque à main armée d’un véhicule le 13 octobre 2016 et qui a défrayer la chronique en son temps était le point central de cette conférence de presse.

Nous sommes le jeudi 13 octobre 2016, la scène du supposé braquage que d’aucuns ont aussi qualifié d’attaque à main armée s’est déroulée dans la cité de Naaba Kango et ressemble à un scénario de film hollywoodien en écoutant les pandores qui ont déballé à la presse ce qui s’est réellement passé, après les investigations. Soudré Lassané, chauffeur pour le compte d’un privé, après avoir déposé aux environs de 5h du matin a fait un arrêt face au lycée Sainte Marie fille de Ouahigouya en bordure de la RN2, pour se soulager. Au même moment, son véhicule 4X4 de couleur grise qui était toujours en marche, est emporté par SHF qui voulait se rendre chez ses parents à Ouagadougou.

Une imprudence qui a été fatale

Le présumé braqueur, selon les enquêteurs en charge du dossier, a constaté que la situation était favorable à sa volonté de rejoindre rapidement la capitale Ouagadougou. Elève en classe de 3ème, le jeune homme âgé de 16 ans s’est enfui avec le véhicule.

L’enquête révèlera que SHF a pris le soin de payer le ticket au poste de péage à la sortie de Ouahigouya.

Selon les déclarations de la victime Lassané Soudré , pris de panique et doutant de ne pas avoir le secours prompt des forces de défense et de sécurité (FDS) pour retrouver le véhicule, il n’a pas hésité à donner des versions tronquées aux gendarmes, à commencer par une fausse immatriculation.

Le capitaine Sawadogo Adama, commandant de la Compagnie de gendarmerie de Ouahigouya a indiqué dans sa déclaration liminaire qu’en plus de la fausseté de ses déclarations, le sieur Soudré n’a pas eu le bon réflexe d’alerter les FDS par les numéros verts disponibles au moment des faits afin de permettre une réaction plus prompte sur l’axe Ouahigouya-Ouagadougou ; ce qui a favorisé la circulation de l’information sur le braquage d’un véhicule par des individus armés de Kalachnicov et de pistolet.

Il rejoint allégrement la capitale malgré les multiples postes de contrôle

Grace à la collaboration et aux renseignements, le présumé auteur a été interpellé le 17 octobre 2016 à 19 heures 11 minutes. Et les auditions ont permis de savoir que SHF, en mésentente avec son logeur et ayant constaté l’imprudence de ce chauffeur, a pris le véhicule pour se rendre à Ouagadougou où il s’est retrouvé en moins de deux heures de route malgré les postes de contrôle de Ouahigouya, Gourcy, Yako, Boussé, Late et Ouagadougou. Répéré aux environs de Laye, il a pu poursuive son voyage suite à un accident de celui qui le poursuivait. Et c’est ainsi que le véhicule a été retrouvé vers 10 heures au parc Bangr-wéogo de Ouagadougou.

En conclusion, la victime, Soudré Lassané a visiblement menti à la gendarmerie sur les circonstances exactes du vol de son véhicule, à la suite de la confrontation et de la reconstitution des faits. En effet l’intéressé dans sa déclaration à la presse a indiqué qu’en réalité, il n’y avait pas eu de braquage, ni d’agression avec armes. Mais compte tenue de la valeur du véhicule, il confirme avoir menti sur les circonstances de vol pour mobiliser les FDS et se couvrir vis-à-vis de son patron.

En attendant l’aboutissement du dossier au plan judiciaire, le capitaine Sawadogo Adama invite une fois de plus les populations à cultiver le réflexe de la dénonciation et de la collaboration et à ne pas manquer le réflexe de joindre le 1010, 16, 17, le 80 00 11 45 pour toute situation d’insécurité à chaque fois qu’elles ont connaissance d’une activité suspecte. Il leur rappelle également l’adage selon lequel « Aider la sécurité, c’est assurer sa propre sécurité ».

Yann NIKIEMA
Lefaso.net

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