La coordination provinciale de la Coalition nationale de lutte contre la vie chère, la corruption, la fraude, l’impunité et pour les libertés, depuis sa mise en place en 2008 a fait de la défense des intérêts matériels et moraux de la population du Yatenga sa première priorité à en croire les animateurs de la conférence de presse. Pour Cheick Abdoul Dramane Ouédraogo Secrétaire Général et coordonnateur des activités de la CCVC, une vaste campagne de revendication autour de quatre grands axes a été lancée depuis 2015.

Il s’agit selon le secrétaire général de la section provinciale de la CCVC, des doléances liées aux difficultés rencontrées par le CHR pour son bon fonctionnement, les coupures intempestives d’électricité ralentissant les activités économiques et administratives, les pénuries récurrentes d’eau et la situation laborieuse des étudiants du Centre Polytechnique Universitaire de Ouahigouya (CUPO) dont les conditions d’études ne s’améliorent pas depuis plusieurs années.

Des risques d’inondation décriés par la CCVC

A ces questions qui ont mobilisé les membres de la coalition autour de plusieurs activités et qui selon les conférenciers sont toujours d’actualité, se sont greffées d’autres préoccupations urgentes. Ainsi donc, le cas des digues des barrages de Goinré, Séguénega qui sont sur le point de céder, l’accessibilité difficile des cimetières de la commune, la dégradation des routes désenclavant la ville de Ouahigouya (routes de Seguenega, de Titao, de Tougan, de Tangaye) ont été au centre des préoccupations et des échanges. La coordination dit avoir interpellé les autorités régionales sur la détérioration de la digue de Goinré dont la destruction serait de son point de vue une catastrophe pour les populations riveraines.

Construit en 1967, le barrage de Goinré, faut il le rappeler, est la principale source d’approvisionnement en eau potable de la ville de Ouahigouya, en attendant la fin des travaux de celui de Guitti. En outre, cette retenue d’eau de Goinré permet à des milliers de producteurs maraîchers de mener des activités économiques rentables. L’arbre ne doit pas cacher la forêt car force est de reconnaitre et il faut le signifier, que la dégradation de la digue s’explique certes par les fortes pluies, mais elle est avant tout liée à l’action sauvage des producteurs maraîchers qui s’installent de façon désordonnée sur les berges, qui creusent sur la digue pour faire passer des tuyauteries ou en l’utilisant comme route principale de passage du côté du village de Bogoya. Des pratiques qui enlisent les efforts des services techniques et des autorités régionales qui en ont conscience et s’attellent à trouver des solutions pérennes qui du reste sont en cours.

Des actions en vue autour des préoccupations

Au regard de la dégradation continue des conditions de vie et de travail des populations, la coordination provinciale de la CCVC a interpellé les autorités nationales et locales à prendre des mesures idoines pour la résolution de ces préoccupations. En attendant, la coordination a convié l’ensemble de ses militants et sympathisants, tout comme les populations de la province du Yatenga à une Assemblée Générale dans quelques jours à son siège de l’Ecole Démocratique et Populaire (EDP), pour l’adoption d’une Plateforme Minimale d’Action (PMA) qui synthétisera l’ensemble des préoccupations et posera les bases pour des actions ultérieures.

Yann NIKIEMA
Lefaso.net